
Grande affluence le week-end des 9 et 10 juillet à Notre-Dame-des-Landes : la détermination est plus forte que jamais face au projet d’aéroport.
Notre-Dame-des-Landes, reportage
La petite bruine passagère qui a clôt les deux jours n’a pas réussi à doucher les ardeurs des plus de 25.000 personnes venues débattre démocratie et alternatives, manger de généreuses assiettes de légumes du cru, boire des bières indigènes, ou déguster sous une enseigne taguée "Pan ton patron, t’auras sa galette" des galettes de sarrazin quasiment nées dans le champs d’à côté.
Ambiance de festival et assemblées multiples, débats autour des notions actuelles de la démocratie. Les participants ont surtout beaucoup échangé autour de la défense à venir, sur le terrain, face à la volonté d’évacuation militaire évoquée par Manuel Valls pour octobre prochain. Un comptoir de bookmaker du bocage aurait bien pu ouvrir, pour prendre les paris et faire fructifier - à prix libre- les supputations. La phrase du week-end, aura été, sous toutes variantes, « Alors, toi, tu crois qu’ils vont attaquer, à la rentrée ? », ouvrant à des déroulés de scénarios hypothétiques et d’arguments, politiques et militaires, voire météorologiques, pour les récuser ou les juger plausibles.
Une lutte symbole, comme le Larzac (...)
A un jet de motte de terre de là, sous chapiteau, se tissent des liens chaleureux et solidaires avec les opposants à Bure, les Italiens du Val de Suze, avec le Chiapas et les luttes des Indiens mexicains d’Atenco contre un aéroport aussi, il y a dix ans. (...)
Le Oui sorti des urnes de la consultation n’a pas émietté la mobilisation. Bien au contraire. « C’est clair, ça ne change rien de rien au rapport de force », assure un paysan du collectif Copain44 qui n’a pas pris part à la campagne pour le non et n’attendait rien de ce vote. Comme toutes les composantes de la lutte, il n’y a pas cru mais n’en veut pas à ceux qui ont saisi l’occasion pour faire valoir les arguments contre le projet en menant des réunions publique et en distribuant des tracts sur les marchés.
La cohésion du mouvement est renforcée par l’épreuve, des zadistes aux paysans historiques, de l’association citoyenne au syndicat CGT de Vinci, des Naturalistes en lutte aux collectifs de pilotes de ligne, d’élus, d’architectes, de juristes. en donnant le prochain rendez-vous, le week-end du 8-9 octobre pour une journée de mobilisation sur la Zad, Dominique Fresneau, le président de l’association citoyenne Acipa, résume le sentiment général : « On est plus que mobilisés, on est dé-té er-mi-nés ». « On est déter’, on est des terres », s’amusent des jeunes de Bure dans l’assistance, qui a eu aussi la surprise de voir passer Hugues Aufray venu en soutien.