
INDONÉSIE • Le géant helvétique a licencié cinquante-trois employés qui avaient participé à une grève. L’un des exemples de la « Nespression » subie par les travailleurs dans le monde, expliquent des syndicats.
(...) Les faits remontent à octobre dernier. Après avoir mené une grève de cinq jours pour réclamer l’application du droit de négocier leurs salaires, 53 employés de la fabrique de Nestlé Nescafé de Panjang en Indonésie ont été sèchement licenciés. Et ce, juste quelques heures après que le syndicat d’entreprise local, le SBNIP, avait trouvé un accord avec la firme suisse : en échange de l’arrêt de la grève, Nestlé acceptait d’entamer des discussions sur les rémunérations. (...)
Aujourd’hui, l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation (UITA) ne décolère pas. « Le message de Nestlé est clair : ‘N’osez plus jamais lutter pour vos droits !’ », tempêtait Ron Oswald, secrétaire général de l’UITA, lors d’une récente conférence de presse à Genève.
Le syndicaliste a alors rappelé que de telles mesures de représailles contre les travailleurs sont contraires aux normes du Bureau international du travail (BIT), lesquelles garantissent par ailleurs le droit pour les syndicats de négocier les salaires.
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« La plupart des employés ont passé quarante ans et ont plusieurs enfants à charge. Ils ne peuvent plus payer les taxes des écoles. Leur vie est devenue très difficile. » (...)
Depuis 2009, les travailleurs manifestent une fois par semaine dans les rues de Panjang pour obtenir l’ouverture de négociations. Un activisme peu goûté par la direction locale qui multiplie alors menaces, mesures de rétorsion, comme l’isolement des employés mobilisés et leur mutation.
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Depuis 2009, les travailleurs manifestent une fois par semaine dans les rues de Panjang pour obtenir l’ouverture de négociations. Un activisme peu goûté par la direction locale qui multiplie alors menaces, mesures de rétorsion, comme l’isolement des employés mobilisés et leur mutation. (...)
Lors de son congrès, qui a pris fin le 18 mai dernier, l’UITA a réunit le soutien de nombreux syndicalistes de Nestlé dans le monde, qui se sont dit prêt à mener des actions, comme des arrêts de travail, en solidarité avec leurs collègues indonésiens. 80 000 francs ont aussi été récoltés pour soutenir les familles des salariés congédiés.
Face à la constitution de ce front, Nestlé pourrait être amené à faire des concessions. A l’heure où nous publions ces lignes, l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation avait bon espoir de conclure un accord avec le géant veveysan dès le début de la semaine prochaine... (...)