
Opportuniste, Emmanuel Macron a annoncé vouloir s’opposer à l’ouverture de négociations commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne, cachant mal l’inconstance de Paris en la matière. Cette décision révèle surtout l’incapacité de l’Union européenne à répondre à la fois aux menaces de guerre commerciale proférées par Donald Trump et aux défis que pose l’urgence écologique en termes de refonte des politiques de commerce international.
La France devrait donc voter “NON” sur les deux mandats de négociation soumis à l’approbation du Conseil de l’UE « Agriculture et pêche » ce lundi 15 avril. Mais en l’absence vraisemblable d’une minorité de blocage, ces deux mandats devraient être votés à la majorité qualifiée. Rendus publics par la Commission européenne en janvier 2019 [1], les deux mandats portent sur la réduction des droits de douane sur les biens industriels, y compris automobiles, et sur l’harmonisation des normes et réglementations. De nouvelles versions des mandats auraient été rédigées par la présidence roumaine de l’UE et négociées par les diplomates des États-membres, mais ils ne sont pas, à ce jour, disponibles. (...)
Ne pas remettre en cause les règles qui organisent le commerce et l’investissement à l’échelle mondiale, c’est se limiter à agir dans le cadre de contraintes budgétaires étroites, compliquant extrêmement fortement les capacités d’intervention pour soutenir des politiques de sobriété et d’efficacité énergétique, le développement des énergies renouvelables et plus généralement les investissements massifs en faveur de la transition écologique. Le droit à réguler des pouvoirs publics est en effet fortement limité par les politiques de libéralisation des échanges et des capitaux qui ont dangereusement doté les marchés et les entreprises multinationales d’un véritable pouvoir de nuisance en la matière. (...)