
Modes d’automne. Hivers qui surgissent, nuages qui se déplacent... comme les truismes. Épris... d’exotisme par oisiveté obligée, nous observons nos touristes, parfois venus de l’hémisphère austral, s’extasier devant l’immuable beauté des paysages et des temples de jadis. Dieu(x) merci, nous les distinguons aussi.
En ces temps bourbeux, le métacosme des politiciens égal à lui-même, s’agite dans sa mélasse et autant dans la boue des inondations. Cette semaine, les “cadavres” du PASOK ont réélu l’insignifiante Fofi Genimata, à la tête de leur variante de PS avarié, renommée pour les circonstances “Gauche du centre”. Le tout, après avoir organisé bien entendu leur “primaire ouverte”. Le ridicule tue finalement, et d’abord, il tue le sens. Guarda e passa.
“En ces temps et lieux, il n’y a plus de bonnes nouvelles”, affirme non loin du Cap Sounion, notre petit pêcheur, rencontré sur le port de Lávrion, au Sud-est d’Athènes, alors qu’à l’ouest de la capitale, on dénombre actuellement 21 morts et un disparu, après les inondations du 16 novembre, plus exactement, faisant suite à l’hybris des hommes. “Nous allons venger nos morts, les politiciens devront faire attention”, entend-on depuis la zone inondée. Dégâts, disons des eaux, naufrages.
Nous établissons alors bilan sur bilan, car les bilans... s’imposent plus que jamais dans l’ordre du jour (pour ne pas dire de la... décennie). (...)
tant d’années extraites de toute chronométrie humaine potentiellement espérée, tant de mois déjà, depuis la dernière (?) métastase de la pseudo-démocratie actuelle (et même plus ancienne), nommée gouvernance SYRIZISTE, voire, tant d’années encore à tirer peut-être... avant le collapse. Qui sait ? (...)
Rena Doúrou a visité la zone sinistrée en accompagnant Alexis Tsipras, sauf qu’ils n’y sont restés que brièvement et sans vraiment quitter la rocade. Ils n’ont surtout pas pénétré la ville endeuillée de Mandra. Par les temps qui courent et qui pleuvent, les services de sécurité et de renseignement ont certainement mis en garde la marionnette Tsipras devant la colère populaire qui franchement, elle s’est déjà transformée en haine. Et la haine... peut certainement s’avérer plus redoutable que le ridicule, c’est bien connu.
Pour une fois, la lamentable parure de Rena Doúrou en ce 16 novembre n’avait plus rien de son image marketing, tout le monde en Grèce l’aura remarqué. Le cynisme de Tsipras ne passe pas non plus inaperçu. De passage seulement par la zone inondée, son avion l’attendait à l’aérodrome proche d’Éleusis, destination Göteborg en Suède, pour se rendre au sommet pseudo-social “européen” (le terme exact, c’est “européiste”) du 17 novembre.
Épris... d’exotisme sans doute, le touriste Alexis Tsipras s’est amusé en réalisant ses selfies aux côtés de sa ministre du Travail mort comme de la Sécurité Sociale défaite, la “bimbo” politique Efi Achtsioglou. Insouciance, inconscience et cynisme, au temps de la sur-médiatisation à répétition de l’image. (...)
Sous la pluie, près de dix mille manifestants seulement (ceux de SYRIZA ont été d’ailleurs étant hués par tous les autres), le bâtiment historique de l’École Polytechnique (bâtiment publique, joyau de la ville d’Athènes de la fin du 19e siècle, aujourd’hui classé... sans suite), restant occupé et saccagé par une déferlante (désormais historique) d’individus se réclamant d’un certain “anarchisme” (de façade), occupation qui concerne autant le quartier proche d’Exárchia, devenu ainsi zone de non-droit et de désolation, de décrépitude, de crime organisé et de déculturation, dans un pays déjà sans-droits et sans Constitution. Naufrages... Guarda e passa !
On se souviendra tout de même des rêves de ceux, ayant à l’époque cru et lutté, ce que d’autres de leur génération (les chefs et cadres par la suite Pasokiens et Syrizistes notamment), ont converti en cauchemar pour cette Grèce de l’après Colonels. C’est le plus grand échec... pourtant calculé (comme calculateur), de la part des gauches grecques (comme de sa droite). Une situation désormais... irréversible, éventuellement pour la Grèce et certainement pour ses Gauches, en dépit même de la figure, en somme tragique, d’un Manólis Glézos encore debout sous la pluie, et à l’École Polytechnique en ce 17 décembre 2017. (...)
Ce 17 novembre 2017 s’est ainsi achevé par la petite guerre rituelle, entre “anarchistes” et policiers (une juriste est depuis grièvement blessée après avoir reçu un projectile enflammé... destiné aux forces de l’ordre), commémoration autant achevée sous la pluie comme dans la boue de notre temps.
Modes d’automne. Hivers qui surgissent, nuages qui se déplacent... et les truismes avec. À Trikala, ville de la Thessalie profonde, l’hommage supposé solennel des officiels (députés SYRIZA compris) devant la mémoire de ceux de 1973, n’aura pas suscité la moindre curiosité des passants qui n’ont même pas eu la curiosité d’aller observer la “cérémonie” de plus près. Les Grecs, épris... d’exotisme comme d’oisiveté souvent obligée, ne peuvent plus sentir... leurs touristes, issus de l’hémisphère antarctique des politiciens. (...)
Sur le port de Lávrion, les vieux migrants qui travaillent à bord des caïques de pêche depuis les années 1990, font depuis sécher leurs vêtements comme ils le peuvent... entre la première, et l’ultime Révolution industrielle. Ceux, autres migrants venus dernièrement depuis les pays d’Asie, ils divaguent, et ils divagueront probablement encore longtemps, entre leur campement en ville et le port, largement accrochés à leurs Smartphones et peut-être à peu de l’espoir, du moins numérique. (...)