
« Ces conditions d’accueil sont inhumaines et indignes de notre pays. » Le maire (Gauche Citoyenne) de Nanterre, Patrick Jarry, vient d’écrire au préfet des Hauts-de-Seine pour dénoncer la politique de premier accueil des réfugiés dans le département.
« Ils sont nombreux à attendre de longues heures dehors, souvent toute la nuit, afin d’avoir la chance d’être reçus, et d’effectuer ainsi leurs premières démarches administratives sur le sol français », dénonce Patrick Jarry.
Depuis le 4 janvier 2016, c’est la société Facem, située avenue Georges-Clemenceau à Nanterre, qui assure le préaccueil des demandeurs d’asile pour le compte de la préfecture des Hauts-de-Seine (lire l’encadré). Mais c’est toujours l’embouteillage.
« Dans deux heures, nous serons plus de cent »
A 19 heures ce dimanche soir, ils sont déjà une quarantaine d’hommes avoir aligné leur morceau de carton, le long de la façade de l’immeuble, au 177, avenue Georges Clémenceau. Leur espoir : être reçu lundi matin, 9 heures, à l’ouverture du bureau. Quelques-uns ont des couvertures. Pas tous. Ils viennent du Soudan, de Somalie, d’Erythrée, d’Ethiopie ou du Bangladesh. « Dans deux heures, nous serons plus de cent. Ça ira jusqu’au carrefour, prédit Mohamed dans un anglais rudimentaire. Il y aura aussi des femmes et des enfants… »
« Ils n’en prennent pas beaucoup : parfois dix, parfois neuf, parfois vingt. Je ne sais pas exactement, estime Abdallah Ahmed, un autre réfugié somalien.C’est la quatrième nuit que je passe ici. Il n’y a jamais de places. Mais je reviendrai le nombre de fois qu’il faut pour obtenir mon adresse et monter mon dossier de demande d’asile. »
« En Somalie aussi, je dors dehors, car tout est détruit »
Dormir à même le sol, sans couverture, juste réchauffé par ses compagnons d’infortune, ne le décourage pas (...)