
La France a froid. Les demandeurs d’asile déboutés, plus encore. Pas de trêve hivernale pour eux, ni pour leurs enfants mineurs. Le 115 est débordé.
C’est ce qui a poussé les enseignants et les parents d’élèves de l’école Charles Péguy du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), avec le réseau éducation sans frontières (RESF) de la commune, à planter une tente devant l’édifice scolaire, en ce glacial vendredi 10 février[i].
Ils dénoncent la situation subie par deux enfants de l’école, l’un arménien, l’autre sri-lankais. Déboutés du droit d’asile, ces enfants et leurs familles sont désormais SDF. L’indignation de l’école et du quartier est à son comble. Parce qu’il est intolérable qu’ils puissent se retrouver à la rue par ce froid. Parce que, persécutés dans leur pays, parvenus jusqu’à nous au péril de leur vie, ils subissent une indignité que personne ne peut admettre. (...)
ils vivent dehors. Dans son discours de campagne, le 18 décembre 2006, Monsieur Sarkozy avait assuré : « Je veux, si je suis élu président de la République, que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid. Le droit à l’hébergement, c’est une obligation humaine. Si on n’est plus choqué quand quelqu’un n’a plus un toit lorsqu’il fait froid et qu’il est obligé de dormir dehors, c’est tout l’équilibre de la société, […] qui s’en trouvera remis en cause. » La France de Messieurs Sarkozy et Guéant donne aujourd’hui froid dans le dos. Et ce n’est pas une question de température. (...)