
La Commission est en train de préparer les détails de la « taxonomie européenne ». Il s’agit d’une classification des produits et activités sur les marchés financiers qui pourront être labellisés comme « verts » ou « durables ». C’est important pour encourager les investissements verts à l’avenir. Mais la question cruciale de l’inclusion ou non du nucléaire est encore en suspens. Lobbys, dirigeants, pseudo-experts… Nombreux sont ceux qui volent au secours de cette industrie aussi dangereuse que coûteuse et inutile pour la transition. Le choix de la Commission devrait être fait avant la fin de l’année 2021 : nous ne laisserons pas faire.
Certains États membres (au premier rang desquels la France, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie) défendent ardemment le nucléaire. D’autres, au contraire, (Allemagne, Autriche, Danemark, Luxembourg et Espagne) ont récemment écrit à la Commission pour souligner l’absurdité de l’inclure dans la taxonomie verte. (...)
En tant qu’écologistes, nous nous battons pour empêcher le nucléaire de bénéficier de ce label.
Pourquoi ? Car malgré les refrains souvent répétés en France sous l’influence du gigantesque lobby nucléaire, cette énergie n’est :
* ni durable (en raison principalement des déchets qu’elle génère)
* ni indispensable à la transition écologique.
Il faut le dire, le répéter, et le redire encore !
Trop souvent, des contre-vérités circulent sur le nucléaire et son rôle prétendument indispensable pour réduire nos émissions. C’est en réalité tout le contraire. Continuer à investir, ou plutôt à perdre des milliards d’euros, dans la construction de centrales nous empêche d’investir dans les véritables énergies d’avenir : les renouvelables.
Voici 4 chiffres-clés pour démonter les idées reçues (et justifiant de ne PAS l’inclure dans la future taxonomie européenne) :
1. Le nucléaire n’est pas indispensable à la transition
De nombreuses études très sérieuses montrent qu’il est tout à fait possible d’atteindre une neutralité carbone avec une énergie 100% issue des renouvelables. La plus récente est celle de l’Agence internationale de l’énergie (pourtant pas réputée pour être particulièrement écolo !) (...)
2. Le nucléaire n’est pas neutre en termes d’émissions
L’empreinte carbone totale de l’industrie nucléaire est comprise entre 100 et 250 gCO2/Kwh2 contre 30 à 80 gCO2/Kwh2 pour l’éolien et le photovoltaïque. Ce n’est donc pas une énergie si vertueuse lorsque l’on prend l’ensemble des éléments de production en considération. (...)
3. Le problème des déchets nucléaires est loin d’être résolu
La filière nucléaire française déclare que 96% du combustible nucléaire usé est valorisable, alors qu’en réalité, seul 1% est effectivement valorisé. Plus de 21 000 tonnes d’uranium de retraitement sont accumulées sur le territoire français en attendant d’être un jour utilisées. Le combustible nucléaire usé n’est pas recyclable. (...)