
Csm, Csa, Cigéo… l’Andra manipule à loisir les acronymes pour camoufler les poubelles nucléaires, qu’elle multiplie. En toute discrétion, ce samedi 21 février vient de voir la clôture d’une enquête publique d’un site supplémentaire, maquillé lui en Cires (centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage).
Une enquête publique, pour quoi faire en réalité ? A-t-on expliqué aux riverains tentés de remplir leur rôle de citoyen - en participant à cette enquête - que si le commissaire enquêteur rendait un avis défavorable à la demande de l’Andra, eh bien le préfet pouvait passer outre et donner, lui, son feu vert ? Et que si le préfet disait non, celui de région pouvait décider du oui. Et que si le préfet de région optait pour le refus, l’Etat avait le dernier mot. Si, en dictature règne le « ferme-la », en France la notion de démocratie se trouve pitoyablement résumée à « cause toujours ». Gravissime, il a fallu voir tué un de nos jeunes, Rémi Fraisse à Sivens, pour que l’Etat ouvre les yeux et mette en place une « Commission spécialisée sur la démocratisation du dialogue environnemental » dans le but avoué d’« associer les citoyens aux décisions qui les concernent ». C’est dire le déficit abyssal de notre « démocratie ». Mais le peuple va-t-il se contenter pas de poudre aux yeux ?
Voilà 30 ans, la parole publique - Andra et Etat - s’imposait sur le secteur de Soulaines-en-Champagne : oui, l’Andra allait implanter un « centre de stockage » de déchets radioactifs mais, promis-juré, l’Agence repartirait dès le site rempli, soit dans les années 2020. Las, au pays des droits de l’Homme le mensonge fait office de gouvernance : l’Andra bien installée, les riverains virent s’implanter à proximité un site de tri-conditionnement de déchets nucléaires (Epothémont), puis une nouvelle poubelle nucléaire à un jet de fûts (Mortvilliers-en-Champagne), puis aujourd’hui l’extension de cette poubelle par le dit « Cires », et encore la préparation pour demain d’une méga poubelle nucléaire supplémentaire (pour des déchets au nom de code ‘FAVL’). L’association locale La QV (qualité de la vie) a pu voir émerger les unes après les autres nombre de cheminées recrachant régulièrement de grosses bouffées de radioactivité, tandis que la santé des riverains pose question… mais que s’abattent de curieuses mannes financière.
les pseudo-enquêtes publiques se réduisent à de pitoyables fards, la région Champagne est en voie de cancérisation nucléaire, ces gens-là ont tué la parole publique