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Mobilisations de femmes et régimes de genre
Article mis en ligne le 27 août 2020
dernière modification le 26 août 2020

Les rapports de genre ne semblent pas intéresser ici et maintenant, voir par exemple les dénis sur la culture du viol, l’inégalité socio-économique entre femmes et hommes, les violences masculines systémiques, la faible représentation des femmes dans les institutions, la division sexuelle du travail, etc.

Certain·es oublient bien volontairement le temps de la démocratie exclusive (le faux suffrage universel mais le vrai suffrage masculin), le refus du droit à la contraception et à l’avortement, le masculin générique de la langue muselée par l’académie, ou le refus de l’Etat français d’appliquer la directive européenne sur « à travail de valeur égale, salaire égal »

(...) Sans oublier celles et ceux qui, comme le rappellent les autrices en conclusion, « ont fait de la tolérance à l’homosexualité un critère de modernité propre à l’« Occident », tout en attribuant l’homophobie au reste du monde, notamment en l’associant à l’islam » dans le déni de leurs propres positions homophobes et sexistes…

Et qu’en est-il des mobilisations réactionnaires de l’église catholique à chaque avancée des droits des femmes, la confiscation non-mixte et masculiniste de la parole religieuse, les féminicides de celles qui veulent quitter leur conjoint, les groupes masculinistes et leur refus de l’autonomie des femmes au nom de l’intérêt des enfants dont ils ne s’occupent pas, la complaisance envers les pédocriminels, le refus de l’égalité au nom de la soi-disant complémentarité, etc… (...)

« Le genre tient une place centrale dans les discours qui, en France, stigmatisent l’islam et les populations musulmanes, les associent au « terrorisme » et à la « violence », les décrivent comme une « menace » pour la démocratie et la République ». En introduction Abir Kréfa et Amélie Le Renard soulignent le « postulat d’un islam intrinsèquement tyrannique envers les femmes », les stéréotypes de « la femme musulmane aliénée », du poids de la famille ou de « communauté » musulmane dont elles ne pourrait se libérer qu’en rompant avec l’islam. Les autrices rappellent que ces discours ne sont pas le propre de l’extrême droite et de la droite mais qu’ils innervent aussi la gauche et une partie de la gauche radicale. (...)

Le livre met en évidence « les racines anciennes de ces féminismes et leurs histoires singulières », le développement de thématiques et de dynamiques propres, l’imbrication des thèmes de mobilisation (libertés et droits individuels, pour l’emploi, contre les colonialismes ou la guerre), le caractère collectif des résistances, la multiplicité des oppressions… (...)