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Le Monde Diplomatique
Mission séduction pour l’armée française
Article mis en ligne le 7 février 2011
dernière modification le 5 février 2011

Alors que la présence française en Afghanistan n’atteint aucun de ses objectifs, l’armée tente de persuader l’opinion du bien-fondé de sa coûteuse mission, tout en essayant d’attirer de nouvelles recrues. L’ancienne Grande Muette se met donc à communiquer avec ardeur. Sans toujours parvenir à contrôler l’information…

" La comédienne Mathilda May a rencontré l’armée de l’air à la base aérienne 188 de Djibouti, pays désertique de l’Afrique de l’Est. (...) Le sextuple champion du monde des rallyes Sébastien Loeb a pris son envol sur un Rafale de l’escadron de chasse 1/7 “Provence”. (...) Le chanteur Christophe Willem a participé à la défense aérienne de la Guyane et du pas de tir de la fusée Ariane, à Kourou. (...) Michel Sardou a été embarqué à la base d’Istres à bord d’un chasseur Mirage 2000 “stratégique”, vecteur de la dissuasion aéroportée. (...) Michel Drucker s’est rendu au cœur des opérations en Asie centrale avec les aviateurs. (...) »

C’est ainsi que le Service d’information et de relations publiques des armées (Sirpa) Air français rendait compte de l’émission « En vol avec l’armée de l’air », diffusée le 30 mars 2010 sur France 2. (...)

L’armée française n’est plus la Grande Muette si longtemps décriée. Elle a professionnalisé sa communication au point de disposer de la direction spécialisée la plus étoffée du secteur public : mille trois cent cinquante agents, en y incluant les personnels de l’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD). (...)

Ces dernières années, cependant, la fusillade de Carcassonne (14), l’embuscade d’Uzbeen ou les raids pirates au large de la Somalie ont contribué à remettre les pendules à l’heure. Pour la défense, « communiquer est un acte de commandement », ainsi que le justifie le colonel Benoît Royal, en tête d’un dossier sur « la communication, une arme d’appui » (15), où l’on rappelle que le spécialiste de « com » reste « un soldat avant tout » et que « la nécessité de transparence ne signifie pas communiquer tous azimuts ».

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