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la Croix
Meuse : un mort et un blessé sur le chantier du site d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure
Article mis en ligne le 26 janvier 2016

Un enquête a été ouverte après la mort d’un technicien mardi dans l’effondrement d’une galerie, sur le site du projet controversé d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure (Meuse).

L’éboulement, qui a également fait un blessé léger, est survenu à 12H20, à 490 m sous terre, dans une galerie en cours de forage où étaient effectués des relevés géophysiques, a indiqué le préfet de la Meuse, Jean-Michel Mougard, lors d’une conférence de presse à Bure.

Il a coûté la vie à un technicien de la société Eiffage, âgé de 42 ans, qui travaillait depuis plusieurs années à Bure sur le site supervisé par l’Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra). Son corps était encore sous terre en fin d’après-midi.

Un de ses collègues, "légèrement" blessé aux mains, a été évacué.

Six personnes se trouvaient dans la galerie quand la partie supérieure s’est écroulée et un bloc de "plusieurs m3 de roche a alors enseveli la victime", a dit Jean-Paul Baillet, directeur général adjoint de l’Andra, ajoutant que les conditions de sécurité étaient "habituelles".

Ses collègues lui ont porté immédiatement secours, mais l’homme était déjà mort à l’arrivée des pompiers, a-t-il ajouté. (...)

C’est la deuxième fois qu’un accident mortel se produit sur ce site, fortement contesté par les associations antinucléaires, où doivent être enfouis à terme des déchets hautement radioactifs aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne.

En 2002, un ouvrier avait été écrasé par un tube d’aération dans le puits d’accès principal, à plus de 200 mètres de profondeur, provoquant l’arrêt du chantier pour cinq mois.

 "Abandon immédiat du projet" -

Baptisé Cigéo, le projet supervisé par l’Andra doit accueillir les déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français (3% du total) à 500 mètres sous terre, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue.

S’ils ne représentent que 3% de la masse, les déchets attendus à Bure concentrent plus de 99% de la radioactivité des déchets. Le projet devrait au total coûter 25 milliards d’euros, selon une récente estimation du ministère de l’Ecologie et de l’Energie.

A cheval sur quatre petites communes, cette "gigantesque poubelle atomique" engage les générations futures pendant des dizaines de milliers d’années, dénoncent les associations antinucléaires.

"La folie tue à nouveau", a commenté mardi l’une d’elles, le Cedra, tandis que l’Observatoire du nucléaire a "exigé l’abandon immédiat du projet". (...)

Plusieurs associations antinucléaires ont intenté une action en justice contre l’Andra, qu’elles accusent d’avoir sous-estimé volontairement la richesse du sous-sol de Bure -des nappes souterraines d’eau chaude- pour faciliter l’implantation du futur centre dans cette zone rurale. Déboutées fin mars 2015, elles ont fait appel.