
Athènes retrouve ses dysmorphoses humaines habituelles, ses orgues de Barbarie, enfin, ses brisures d’attente et d’espoir. Août se termine. Les touristes ne sont pas encore partis et les athéniens, déjà de retour se racontent leurs vacances. De même que nos mendiants, également de retour. À l’image de cette femme, elle est souvent en train de pleurer près du métro, ou de son voisin de vieillard ainsi que d’un jeune et nouveau mendiant rue d’Athéna. Ce dernier représente visiblement les “derniers venus”, cache ainsi son visage et se tient à l’écart des autres. En plein soleil, assis presque à même le sol rue de la fille de Zeus.
(...) Au moins et pour une fois, il y a pourtant consensus : “Ce n’est pas l’affaire des Occidentaux de se mêler de la Syrie. D’ailleurs, nous ignorons la réalité exacte quant à l’usage d’armes chimiques, c’est à dire du prétexte alors trouvé ou fabriqué. L’essentiel, c’est que les Syriens souffrent et souffriront quoi qu’il arrive”. Paroles d’un mois août finissant et du marché d’Athènes. (...)
n’en déplaise aux actuels locataires du bâtiment de l’ancien “Reichsluftfahrtministerium”, certaines voix s’élèvent y compris en Allemagne, pour insister sur la nécessité de “régler” la dette grecque - et par extension celles du Sud de l’Europe, et de l’Europe tout court, tenant compte du précédent historique de la Conférence de Londres en 1953, où 22 pays dont la Grèce, avaient décidé de renoncer à la moitié de leurs créances à l’égard de l’Allemagne épuisée de l’après la guerre. (...)
En attendant aussi sans doute, les prochains... spasmes de toute cette “Génération du Chaos”, d’après un graffiti sur un mur du Musée. Déjà que de nombreux jeunes ont manifesté leur colère mardi 27 août au soir dans une marche à la mémoire de Thanasis Kanaoutis, “tombé” du trolleybus à la veille du 15 août après un contrôle musclé, qu’une certaine conscience collective assimile à un assassinat. (...)
Le... hasard fait qu’Alexis Tsipras, président de SYRIZA, visitera Berlin le 17 Septembre, deux jours après sa venue prévue à la Foire internationale de Thessalonique. D’après les reportages de la presse grecque du 28 août, il prendra la parole lors d’un rassemblement politique du parti “Die Linke”, dans le cadre évidemment de la campagne électorale actuelle en Allemande. D’après certaines sources, “Alexis Tsipras insistera sur sa proposition de mettre fin au Mémorandum, ainsi que sur la solution à la crise par l’annulation de la dette grecque, à la manière de la Conférence de Londres de 1953. Ensuite, et sauf imprévu politique d’envergure, il visitera alors Moscou et Pékin”. On dirait que décidément, certains esprits... communiquent !
Je me suis alors souvenu que le quartier du Musée archéologique, fut aussi celui de l’écrivain Yorgos Ioannou, esprit critique sans concessions de son vivant, et pourfendeur alors résolu de l’entrée de la Grèce dans la CEE. Il aurait été certainement satisfait mais avec quelle amertume, de ce slogan sur un mur de sa rue : “La misère n’a pas de monnaie”. (...)
L’été 2013 finit mal. Dans la rue, derrière les murs des appartements on aperçoit l’amertume ainsi qu’une certaine tension qui monte. Les habitants de la “désutopie” s’entre-déchirent, les locataires s’engueulent, on entend leurs cris, surtout dans la nuit. La “crise” alors nous alourdit et nous fatigue, tout le monde le dit.
Pourtant on n’oublie pas, on n’oublie plus nos nouveaux symboles. J’ai ainsi découvert sur une façade du centre d’Athènes, cette belle nécrologie consacrée à Savas Metoikidis, l’instituteur qui s’était suicidé en avril 2012 : “Bienvenue dans les métropoles du chaos”, entre autres. (...)
à travers la seconde lettre, adressée à un ami, également syndicaliste, il a revendiqué son suicide comme un acte de protestation politique, une sorte de manifeste, dénonçant ainsi les conséquences de la crise introduite par les politiciens et les banquiers. (...)