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Greek Crisis
Mémoires du large
Article mis en ligne le 13 juin 2017
dernière modification le 11 juin 2017

On se croit en été. Il faut déjà y croire et y faire croire. Pour une fois, c’est vrai quelque part. Nos touristes admirent Athènes, et la Place de la Constitution devant le “Parlement” se révèle un domaine de prédilection pour la réalité augmentée... déjà celle des “selfies”. Cependant, à l’intérieur du bâtiment, la Constitution n’est plus. (...)

En ce vendredi 9 juin, la “majorité” Tsipras, a même introduit certains amendements et modifications grammaticales aux lois... adoptées pourtant il y a à peine dix jours. Modifications bien entendu qui ont été imposées par la Troïka élargie. Il faut surtout y faire croire.

À travers les ondes des radios on évoque donc avec amertume cette ultime (?) ridiculisation du régime parlementaire (90,1 FM zone matinale du 9 juin) : “Lorsque la moindre virgule ou tournure de phrase doit désormais être directement dictée par les émissaires de la Troïka, le gouvernement grec atteint désormais les sommets de la bouffonnerie. Et cette ridiculisation, elle tient aussi au fait que les textes ainsi modifiés (autant dictés par la Troïka) avaient été votés seulement dix jours auparavant.”

Alexis Tsipras et les siens, (tout comme les Mitsotakis ou les funestes Pasokiens), incarnent alors jusqu’à la moelle ces petites élites locales fort conciliantes, fabriquées et/ou recrutées pour seconder à l’asservissement de “leur” pays, participant de leur manière à la dernière en date... technologie disciplinaire, imposée notamment par le financierisme globalisant.

Cependant, cette dimension... technocoloniale des réalités grecques (et ce n’est qu’un exemple), ne peut plus être dissimulée sous les verbiages à peine tenables des politiciens, et encore moins à travers leur outrance... autant preuve de leur grossièreté. (...)

J’avais d’ailleurs soutenu très tôt ici sur ce blog, et cela dès sa création en octobre 2011, que cette “crise grecque” n’est pas une crise, mais seulement et plus exactement, une (nouvelle) forme de guerre, entreprise contre la société grecque et contre le pays (sans parler de la suppression des droits sociaux et du régime de type parlementaire). Avec sept années d’amère expérience depuis... l’avènement troïkan, je dirais alors que l’espace postmoderne à travers ce type de guerre, il comporte décidément de bien nombreuses dimensions : économiques, symboliques, psychologiques, informationnelles (médiatiques), de même que son terrain strictement humain... de la société ciblée. (...)

Les Grecs réalisent seulement à présent que “leur crise” est sans limite de temps (sauf réaction radicale de leur part), car l’objectif à satisfaire peut prendre des années ou des décennies. (...)

La dite “crise” c’est un changement de régime alors durable. Pratiquement toutes les administrations de l’État grec sont tutélisées par les contrôleurs troïkans, et d’ailleurs, les contribuables grecs remplissent et déposent déjà très officiellement leurs déclarations de revenus auprès cette Autorité (dite) Indépendante des Recettes Publiques (conçue directement et contrôlée par la Troïka et par Bruxelles), et non pas, auprès de l’administration fiscale de leur pays dont le caractère régalien et (supposons démocratiquement contrôlée) vient d’être tout simplement supprimé (loi 4389 - 94/Α/27-5-2016 “gouvernement” SYRIZA).

D’après cette loi, (...) “est instituée l’Autorité Administrative Indépendante sans forme juridique sous le nom l’Autorité Administrative Indépendante (A.A.D.E.) dont la mission consiste à l’évaluation et à la perception des impôts, des douanes et autres organismes publics, des recettes relatives à la portée de ses prérogatives. L’Autorité jouit de son entière indépendance opérationnelle, de son autonomie administrative et financière et elle n’est pas soumise au contrôle, ni à la surveillance des organismes gouvernementaux, des agents ministériels ou d’autres autorités administratives.” (...)

Notons surtout, que... l’Autorité n’a pas de forme juridique, ce qui devraient inciter les contribuables de la colonie à ne plus verser un seul sou d’impôt à cette Autorité, et plutôt mettre en place un autre organisme où leurs impôts et autres taxes seraient ainsi versés, organisme citoyen et provisoire (le temps du rétablissement de l’État grec) ; l’idée a été publiquement suggérée, mais comment alors la réaliser concrètement ?

Sauf que dans leur présumée “vraie vie”, les Grecs n’ont plus tout le courage nécessaire pour ainsi suivre à la trace ces tératogenèses engendrées par “leur Parlement”. La vie est un combat (c’est le maître-mot), le pays, tout comme sa société sont suffisamment décousus, autant que leurs secteurs d’activité. (...)