
Alors qu’une récente étude de la Banque mondiale estime que plus de 100 000 Comoriens vivent à Mayotte, soit près de 50 % de la population de l’île, le gouverneur de l’île d’Anjouan envisage de fermer les frontières aux Comoriens reconduits. Une décision qui porterait un très sérieux coup à la lutte contre l’immigration clandestine, entraînant de nouvelles conséquences dramatiques.
"Un gros problème pourrait bien survenir dans les prochains jours à Mayotte et à Anjouan", annonce ainsi France Mayotte Matin dans son édition de ce lundi 26 août 2013. Selon le quotidien mahorais, le gouverneur de l’île d’Anjouan, Anissi Chamsidine, ne voudrait plus être complice de "crimes contre l’humanité", estimant que les familles comoriennes sont chez elles à Mayotte, au regard du droit international et du droit comorien. En conséquence, il envisagerait de fermer les frontières pour le retour des Comoriens reconduits et n’attendrait plus que le feu vert du président de l’Union des Comores, Ikililou Dhoinine.
"Les conséquences seraient alors terribles", prévient France Mayotte Matin, "car tout le système de lutte contre l’immigration clandestine serait bloqué". Une situation que l’île aux parfums a déjà connu en 2008, lorsque le président Sambi avait pris cette même mesure de fermeture des frontières. "Pendant des semaines, aucune reconduite à la frontière n’avait été possible" rappelle le journal mahorais. Selon France Mayotte Matin "des émeutes avaient même éclaté, les ressortissants comoriens ne se sentant plus menacés". (...)
Chaque jour, des dizaines, voire des centaines de Comoriens risquent leur vie à bord de ces embarcations précaires pour rejoindre le département français voisin, traversant le désormais tristement célèbre bras de mer entre les deux îles, surnommé "le plus grand cimetière marin du monde".