
« Si le peuple veut la vie, qu’il se lève pour défendre ses droits. Se taire jusqu’à quand ? Ils exploitent nos richesses et nous jettent les miettes.
On veut un responsable qu’on puisse juger et non pas une créature inviolable. On nous dit : “Attention n’en parle surtout pas. Ils vont te faire disparaître.”
Je le crie haut et fort : qu’ils me fassent disparaître
Je veux mes droits Qu’on me donne mes droits ou qu’on me tue. »
L’auteur de ce texte, un rappeur de 24 ans, a été détenu dans la prison d’Oukacha à Casablanca pendant quatre mois. A l’issue de son procès au tribunal de Aïn Sebaâ à Casablanca, ce jeudi, Lhaqed (Mouad Belghouate de son vrai nom), a été jugé coupable de « coups et blessures » et condamné aux quatre mois qu’il a passés en prison. Il a été jugé innocent de l’accusation de préméditation. Ses avocats vont faire appel de la condamnation pour coups et blessures. (...)
Depuis l’arrestation de Mouad, la mobilisation n’a pas cessé. Quelques jours à peine après l’arrestation, le Mouvement 20 Février tenait un sit-in à Rabat pour appeler à sa libération. « Nous sommes tous Haqdine [indignés] ! » en référence à son surnom. Des manifestations de soutien ont eu lieu à travers le Maroc (à Tanger, Agadir, Rabat et Casablanca notamment), en France, et même en Finlande
De leur côté, les jeunes du quartier Hay El Wifak, où vit Mouad, organisaient une marche de soutien il y un mois. A plusieurs reprises, des sit-in ont aussi eu lieu devant le tribunal de Aïn Sebâa. Mardi après-midi, ils étaient plus d’une centaine à appeler à la libération de Mouad. D’après Elabadila Chbihna Malaaynine, la mobilisation a été aussi grande en partie parce que l’affaire est absurde
(...)