
Une embarcation de migrants a été interceptée vendredi dernier dans les eaux maltaises par une patrouille de garde-côtes libyens. Les 50 personnes qui se trouvaient à bord ont été ramenées en Libye. Pour la première fois, Alarm phone a pu documenter cette violation du droit maritime international. Le HCR a ouvert une enquête. .)
Alarm phone, une organisation qui permet aux bateaux de migrants en difficultés de demander de l’aide, a retracé mercredi 23 octobre, dans un communiqué, le déroulé des événements qui ont conduit à l’emprisonnement des 50 migrants dans le centre de Tarik al Sika, à Tripoli. (...)
Les équipes d’Alarm phone apprennent, par un officier du RCC de Malte, qu’un hélicoptère des Forces armées maltaises avait été impliqué dans l’opération, en "supervisant la situation depuis les airs".
Le PB Fezzan est ensuite rentré à Tripoli avec les migrants à son bord. Tous ont été placés dans le centre de détention de Tarik al Sika.
Violation des conventions internationales et du principe de non-refoulement
En ne portant pas secours à cette embarcation, le RCC de malte a violé à la fois le droit de la mer et le principe de non-refoulement établi dans la Convention européenne des droits de l’Homme et celle relative au statut international de réfugiés.
Le HCR a ouvert une enquête afin de déterminer pour quelles raisons Malte n’a pas porté secours à l’embarcation, a indiqué mardi Vincent Cochetel, l’envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, à l’agence Associated press (AP).
Selon lui, "des preuves existent que Malte a demandé à des garde-côtes libyens d’intervenir" dans sa propre région de recherche et sauvetage le 18 octobre. "Le problème est que les migrants ont été débarqués en Libye. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une violation des lois maritimes. Il est clair que la Libye n’est pas un port sûr", a-t-il ajouté.
Vincent Cochetel a également affirmé qu’il ne s’agissait pas de la première fois que Malte se rendait coupable d’une telle non-assistance. (...)
Malte n’est pas le seul pays européen à rechigner à secourir des migrants en Méditerranée centrale, précise Maurice Stierl. "Nous avons aussi eu de mauvaises expériences avec d’autres États membres dont le MRCC de Rome […] C’est un problème européen."