
Le 10 janvier dernier, l’armée française envoyait un corps expéditionnaire au Mali sous le prétexte de conjurer la percée annoncée d’une colonne de pick-up djihadiste sur la ville charnière de Mopti (à 640 km au nord de Bamako). L’émotion provoquée par les exactions de ces groupes au Nord-Mali donnait à cette opération unilatérale les allures d’une croisade humanitaire, soutenue par une bonne partie de l’opinion publique internationale et malienne. Sa base légale restait cependant très faible, compte tenu de l’illégitimité du pouvoir de Bamako qui l’a ratifiée, mais aussi de la position subordonnée de l’armée malienne et du peu d’empressement des troupes de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à lui prêter main forte. Cette réflexion vise à mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette opération néocoloniale, que notre bimensuel a condamné dès le début, contre les tenants de gauche d’une géopolitique du« moindre mal ».
(...) Le 10 janvier dernier, l’armée française envoyait un corps expéditionnaire au Mali sous le prétexte de conjurer la percée annoncée d’une colonne de pick-up djihadiste sur la ville charnière de Mopti (à 640 km au nord de Bamako). L’émotion provoquée par les exactions de ces groupes au Nord-Mali donnait à cette opération unilatérale les allures d’une croisade humanitaire, soutenue par une bonne partie de l’opinion publique internationale et malienne. Sa base légale restait cependant très faible, compte tenu de l’illégitimité du pouvoir de Bamako qui l’a ratifiée, mais aussi de la position subordonnée de l’armée malienne et du peu d’empressement des troupes de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à lui prêter main forte.
Cette réflexion vise à mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette opération néocoloniale, que notre bimensuel a condamné dès le début, contre les tenants de gauche d’une géopolitique du« moindre mal ». (...)
La bourgeoisie française a remporté une bataille significative en Afrique de l’Ouest, au moins pour le moment, non seulement aux dépens de ses concurrents occidentaux, mais surtout des peuples africains, qui vont être exposé à une nouvelle étape de l’agenda néolibéral que Paris soutient sans réserve. Pour y faire face, il est grand temps que la gauche et les mouvements sociaux maliens, africains et internationaux cessent une fois pour toute de penser en termes de géopolitique du « moindre mal » pour renouer avec une analyse de classe internationaliste.