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Maison de l’histoire de France, les raisons d’un abandon
Article mis en ligne le 11 septembre 2012
dernière modification le 9 septembre 2012

Aurélie Filippetti a annoncé le 24 août dernier l’arrêt du projet cher à Nicolas Sarkozy de Maison de l’histoire de France. Un choix scientifique et budgétaire, mais surtout politique...

Promesse du candidat Sarkozy en 2007, la Maison de l’histoire de France (MHF) aura surtout alimenté la polémique. Son lieu d’implantation, tout d’abord : fait sans concertation, le choix du site actuel des Archives nationales, au coeur du Marais, déclenchait en septembre 2010 dix-huit mois de grève et l’occupation des locaux par son personnel. A l’été 2011, la pétition lancée par l’intersyndicale rassemblait plus de 28 500 signatures.

Mais c’est surtout le contenu du musée, censé « rendre accessible au plus grand nombre la connaissance de l’histoire de la France », qui a suscité une controverse, alourdie par le passif de Nicolas Sarkozy en matière d’instrumentalisation de l’histoire (...)

D’emblée, des membres éminents de la communauté historienne voient la MHF comme la transcription muséale du discours officiel sur l’identité nationale, d’autant que le ministère du même nom participe officiellement au projet. (...)

En toile de fond, c’est toujours la légitimité du politique à intervenir dans la science historique que l’on critique. (...)

Parmi les historiens, deux conceptions se font face : d’un côté, les défenseurs d’une histoire fondatrice d’identité et d’unité, qui stigmatisent des critiques « typiquement françaises » et absentes des pays dotés, comme l’Allemagne, d’un musée dédié à leur histoire ; dans l’autre camp, les partisans d’un principe de précaution intellectuelle en vertu duquel les risques de récupération politique condamnent l’initiative. (...)

L’histoire demeure un enjeu politique : semblant prévenir les critiques de la droite contre un abandon de la MHF qui symboliserait le faible intérêt du PS pour l’histoire de France, Aurélie Filippetti rappelle, dans chacune de ses interventions sur le sujet, que le gouvernement a rétabli l’histoire en terminale scientifique, preuve de « l’attachement de la majorité à cette discipline ». (...)