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Greek Crisis
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Article mis en ligne le 14 juillet 2019

Le gouvernement Mitsotákis aussitôt élu la vie de tous les jours triomphe de nouveau. Entre les images paisibles près des plages au sud du pays, ou celles pesantes de la catastrophe, d’abord naturelle sur les plages de Chalcidique au nord, il n’y a pourtant parfois qu’un pas météorologique. Six touristes étrangers tués et un pêcheur grec emporté par une tornade et de violents orages de grêle. L’état d’urgence a été décrété dans le nord de la Grèce après ce phénomène jugé inédit.

Plus au sud, les retraités et habitants du Pirée se baigneront encore près du grand port faute de mieux, tandis que dans la baie de Phalère, la marine de guerre hellénique propose désormais chaque dimanche l’expérience de navigation à bord de l’Olympias, bateau réplique d’une trière athénienne et exemple important d’archéologie expérimentale, construit entre 1985 et 1987 par un architecte naval traditionnel du Pirée dans le cadre d’un projet financée à l’époque par la marine hellénique et par le mécène Frank Welsh, historien, écrivain... et banquier. (...)

Mais en notre siècle bien surprenant, le gouvernement Mitsotákis élu, la dite démocratie d’une seule et unique journée... n’aura pas vraiment triomphé, mais c’était couru d’avance. Sur les 51 Ministres et Secrétaires d’État ou Vice-ministres, 3 ministres et 18 Secrétaires d’État ne sont pas élus, certains parmi les non-élus ne sont pas même issus des rangs du parti de Mitsotákis, la Nouvelle Démocratie. Récapitulons dès lors un peu. La dite majorité a obtenu près du 40% des votants avec 43% d’abstention, et elle installe alors un exécutif dont 40% n’est pas issu des urnes. Méta-démocratie ainsi réellement existante.

Les Grecs, ils auront alors voté pour des prunes, sauf bien naturellement pour évacuer l’abject Tsípras. Ainsi et à défaut il faut dire... de raisins de la colère politiquement existants, ils auront obtenu de ce compost présumé technocrate et si fier de l’être. Platon et ses experts auront triomphé plus de deux mille ans plus tard et encore, il s’agit d’une bien pâle copie du projet de Platon. (...)

Dans les cafés d’Athènes on en parle alors encore un peu, puis, on scrute la presse sans conviction, surtout lorsqu’elle prétend que “c’est déjà le premier crash test pour le gouvernement Mitsotákis”. Les Grecs ont compris quelle est leur réalité, ils ont surtout encaissé il faut dire. (...)

En somme, dix ans après l’avènement de la Troïka en Grèce sous le règne des PASÓKiens, on prend alors les mêmes et on recommence. (...)

La transition court alors les rues. Immeubles d’Athènes rachetés par des “investisseurs” étrangers pour aussitôt en rajouter à la déferlante Airbnb, et d’autres qui se transforment en hôtels. Chinois qui achètent, Chinois cyclistes à Athènes, Chinois qui filment, toujours à Athènes, enfin les premiers camping-cars immatriculés en Chine aperçus du côté des Météores. Et ce ne sont que certaines facettes du changement, en somme mutations, imposées, introduites ou à la limite accélérées par la chape des Memoranda sous le règne de la Troïka.

Avec le recul, recul au sens propre et figuré on dirait, le moment de la lutte contre l’occupation Troïkanne tout comme contre la trahison rajoutée et caractérisée des élites politiques, intellectuelles et économiques du pays fut cette période allant de 2010 à 2012. Depuis, il y a eu plus de 700 lois dits mémorandaires, et surtout il y eu ce terrible jeu de rôle savamment distribué aux forces métapolitiques du pays, à savoir, l’ensemble des partis politiques en Grèce, d’abord ceux siégeant au “Parlement”, mais également tant d’autres. La boucle avait été bouclée par SYRIZA, signifiant ainsi la fin de l’espoir politique, voire électoral, signifiant par la même occasion la fin des illusions... intéressées de ceux de la gauche. (...)