
En août, le Conseil d’État interdisait certaines méthodes de chasse traditionnelle, non conformes au droit européen. Mais le gouvernement s’obstine à vouloir réautoriser le piégeage de plus de 110 000 oiseaux sauvages.
Au programme, l’autorisation du piégeage de 106 500 alouettes des champs aux pantes (filets horizontaux) et matoles (cages tombantes) dans quatre départements du Sud-Ouest : les Landes, la Gironde, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques. À cette liste s’ajoutent 1 200 vanneaux huppés, 30 pluviers dorés, 5 800 grives et merles à l’aide de filets rabattants ou de lacets à nœud coulissant (tenderie des Ardennes). « On ne peut pas accepter la non-sélectivité des méthodes de chasse. Les lacets dans les Ardennes ne sont pas sélectifs, les matoles et filets peuvent aussi piéger d’autres espèces… », dit à Reporterre le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg. Cette non-sélectivité est un des arguments sur lequel le Conseil d’État s’est fondé pour prendre sa décision contre ces méthodes de chasse, en application de la directive européenne « oiseaux » de 2009. (...)
Prochaine étape : les consultations publiques — les projets d’arrêtés y étant systématiquement soumis. « Mais les résultats sont le plus souvent méprisés », dit Allain Bougrain-Dubourg. En tous cas, si lesdits arrêtés sont signés, « la LPO demandera leur suspension immédiate devant le Conseil d’État ». (...)
« Emmanuel Macron lance ces consultations maintenant car même si ces arrêtés sont signés, les recours de la LPO pour les faire interdire prendront du temps, et ne seront jugés qu’après les élections présidentielles ». Il s’agit donc d’une manoeuvre électorale pour séduire les chasseurs. (...)