
L’été est une période très propice pour faire passer les "traditionnelles" augmentations de prix en tout genre (eau, gaz, électricité, transports, combustibles, téléphone, produits alimentaires…), et le chassé-croisé entre "juilletistes" et "aoutiens", un délicieux moment particulièrement privilégié pour promulguer en catimini, décrets ou lois les plus inacceptables, sans aucun débat parlementaire.
C’est ainsi que notre troïka, Fillon-Guéant-Longuet, vient de faire modifier le Code Pénal pour autoriser l’usage d’armes à feu susceptibles d’être utilisées pour le maintien de l’ordre public !!!
En effet, depuis la parution, le 1er juillet, du décret n° 2011-795 du 30 juin 2011 relatif aux armes à feu susceptibles d’être utilisées pour le maintien de l’ordre public, le gouvernement Fillon autorise maintenant l’usage d’armes de guerre contre des manifestants : grenades offensives, lance-grenades, fusils de snipers calibre 7.62 (type kalachnikov). La police pourra désormais tuer même si les policiers ne sont pas menacés, simplement pour protéger une place comme celle de Tahrir, de Syntagma, de la Puerta del Sol, ou de la Place de la Bastille.
C’est explicitement précisé dans la notice du décret n°2011-795.
Le code pénal (article R431) a été modifié pour intégrer l’usage de ces armes de guerre (selon la définition des armes de guerre du décret n° 95-589 du 6 mai 1995 relatif à l’application du décret du 18 avril 1939 fixant le régime des matériels de guerre, armes et munitions), en dehors d’un contexte de légitime défense.
De telles armes n’ont à priori aucun intérêt pour "maintenir l’ordre" en démocratie : ce sont des armes de guerre, faites avant tout pour tuer.
Pourtant, rien d’étonnant à cela. Même si tous les États membres de l’Union européenne ont aboli la peine de mort, le Traité de Lisbonne admet de nouveau la "peine de mort" pour les insurgés au sein de l’U.E. :
" La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire :
a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ;
b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l’évasion d’une personne régulièrement détenue ;
c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection."
Cette disposition qui figurait dans la Déclaration annexe du Praesidium de la Convention européenne, avait pourtant soulevé une vague de protestations lors de la campagne contre le TCE en 2005, mais elle a été reprise mot pour mot dans le Traité de Lisbonne.
Les diverses crises financières, économiques et politiques conduisent à une précarisation des populations déjà bien appauvries, pour atteindre aujourd’hui les classes moyennes. Cela se traduit par une montée progressive de la violence, et les états se préparent à ces insurrections en prenant de telles dispositions liberticides.
Comme l’a rappelé récemment le 1er Ministre anglais David Cameron après les dernières émeutes en Angleterre : "L’état fera TOUT pour restaurer l’ordre public."
Même le très libéral The Economist juge "franchement bizarre" que David Cameron "semble nier que la pauvreté soit en toile de fond des émeutes".
(...) Wikio