
L’auteur de cette tribune, opposant au projet ferroviaire Lyon-Turin, reconnaît dans le discours des partisans à la ligne la « phraséologie et le vocabulaire » propre aux promoteurs des grands projets inutiles.
Le texte publié par Jean Sivardière pour la Fnaut [Fédération nationale des usagers des transports] ne permet pas à mon sens débat, car le débat suppose non pas l’alignement d’allégations non documentées, mais un échange sur des éléments vérifiables, qui peuvent faire l’objet d’une discussion.
Ma réplique ne s’inscrit donc pas dans un débat, mais sera plutôt une mise en lumière de ce que sont la Fnaut et son vice-président, Jean Sivardière, au travers de leurs pratiques et de leurs contradictions, documents et écrits à l’appui.
Le texte de la Fnaut a été rédigé après une lettre ouverte adressée à la Fnaut et son président suite à leur appel lancé le 8 novembre 2016 aux parlementaires pour qu’ils ratifient le projet Lyon-Turin sans débat à l’Assemblée nationale.
Répondre point par point sur le Lyon-Turin n’est pas possible en 5.000 signes, alors j’invite les lect-rices-eurs à ouvrir les liens qui leur permettront de juger sur pièces et non sur des évidences simplistes, des allégations ou encore des croyances.
Une direction qui, à mon sens, a perdu les repères
J’ai développé, dans deux livres, qui n’ont fait l’objet d’aucune poursuite, l’inutilité du projet Lyon-Turin et des méthodes qui l’entourent, des réseaux d’affairistes, des partenariats public-privé et j’invite celles et ceux qui souhaitent se documenter à les lire, ainsi que les avis des services de l’État, qui, depuis 1998, rejettent le projet Lyon-Turin et que les politiciens ignorent en toute impunité.
Le mensonge justifiant le projet, le lobby du Lyon-Turin et le débat confisqué ressortent des courts extraits du documentaire de France 2 [1].
Le texte de la Fnaut recoupe par bien des aspects les discours et méthodes des promoteurs de projets et autres préfets ou ministres pour discréditer les opposants. La forme employée pour nous faire la leçon et conclure à notre échec relève des mêmes procédés. On retrouve ces éléments de langage dans les projets comme Notre-Dame-des-Landes, Sivens, Roybon, Bure Cigéo, le triangle de Gonesse… C’est, je crois, ce qui doit être mis en lumière dans ce texte.
Je n’amalgame pas ici les associations de terrain adhérentes de la Fnaut qui travaillent dans l’intérêt général au discours d’une direction qui, à mon sens, a perdu les repères.
Je vais donc m’attacher à documenter les contradictions et les affabulations, mais aussi quelques faits qui ne peuvent qu’interroger les gens de bonne foi sur la conception de l’expertise et de l’indépendance des auteurs de ce texte. (...)