
Les vendeurs d’appareils électriques et électroniques n’incitent pas leurs clients à acheter des produits durables, réparables ou d’occasion, ni à les réparer, déplore l’ONG les Amis de la Terre. Qui blâme surtout Amazon, Electrodépôt et LDLC.
Carton rouge pour les distributeurs d’équipements électriques et électroniques. Aucun n’est vraiment vertueux en matière de réparation et d’allongement de la vie des produits, dénoncent les Amis de la Terre dans un rapport publié ce lundi. Or, souligne l’ONG, « la distribution peut jouer un rôle majeur dans l’obsolescence programmée [pratique pour laquelle Apple et Epson se sont fait récemment épingler, ndlr] : c’est souvent vers elle que les consommateurs se tournent pour faire respecter la garantie légale, elle a la responsabilité de la majorité des réparations réalisées sur le territoire, de la rémunération des réparateurs, du choix des produits mis en rayon, des compagnies d’assurances gérant les garanties commerciales, et de l’information du consommateur ».
« Pratiques illégales et manipulation du consommateur » (...)
Boulanger et la Fnac s’en tirent le mieux. Darty, Leclerc, Auchan et But ne sont pas trop mal classés. Carrefour, Conforama et Casino/Cdiscount ont une mention passable. Quant aux entreprises de vente en ligne, elles sont accusées de « pratiques illégales » et de « manipulation du consommateur », en particulier Amazon, Electrodépôt et LDLC. « Amazon n’informe pas les consommateurs de leurs droits à la garantie légale de deux ans. Ils mentionnent seulement la garantie commerciale du constructeur, qui peut même être plus courte que la garantie légale », tacle l’ONG. « Surtout, le devoir d’information sur la disponibilité des pièces détachées imposé par la loi n’est pas respecté », ce qui n’est pas le cas non plus chez Rue du Commerce, Cdiscount et LDLC.
Eviter « le coup de la panne »
En plus d’aider le consommateur à faire le tri entre les enseignes plus ou moins vertueuses, les Amis de la terre proposent toute une série de bons plans pour éviter « le coup de la panne », sous forme de « guide éco-citoyen de la réparation ». Car des solutions à l’obsolescence programmée existent. Privilégier les produits de seconde main (Emmaüs, ressourceries, réseau Envie, Ateliers du Bocage…). Donner ou louer entre particuliers (donnons.org, Zilok…). Trouver des produits neufs et réparables (Fairphone, IFixIt…). Choisir un produit dont les pièces détachées seront disponibles longtemps, comme ceux de Seb ou Miele, qui coûtent plus cher à l’achat qu’une entrée de gamme mais dont les pièces sont disponibles respectivement pendant 10 et 11 ans. Et enfin, réparer soi-même dans le cas de pannes bénignes ou s’adresser à un réparateur indépendant.
Tout ceci n’a rien d’anecdotique. (...)