
Crise, mensonge et parodie. Jeudi 3 décembre à Athènes comme partout en Grèce, quelques milliers de manifestants ont participé à la journée dite de grève générale contre l’abolition du système des retraites. Noble cause... triplement trahie, sale temps social. Les slogans pourtant justes, ont sonné un peu faux, car l’indifférence domine. Ou bien peut-être, c’est un sens alors aigu et amer quant à une certaine prise de conscience qui inspirerait les conduites. “Ces manifestations ne servent plus à rien, il faut trouver autre chose”, entend-on un peu partout. Transitions ?
(...) C’est alors sur les murs d’Athènes, que l’on découvre parfois le meilleur abrégé... des consciences du moment. Telles, ces incitations résistantes, mûries... de plusieurs mois déjà, mais qui n’ont rien perdu de leur pertinence : “Luttez, Résistez, Ne Râlez pas - Au bout du chemin c’est la Junte”. (...)
À travers tout ce patchwork fort accablant des réalités grecques, je dirais alors que c’est sur le terrain des petites luttes que le sens de la vie rattrape certains de ses droits, plutôt qu’à travers les rassemblements ritualisés et sur le déclin, organisés par les syndicats. Une affichette par exemple, conçue par un collectif d’employés de supermarché dans un quartier d’Athènes, appelle à boycotter cette enseigne, tant que le licenciement abusif de leur confrère ne soit pas annulé. (...)