
Le 23 octobre dernier, Manuel Valls, Premier ministre de la France, a inauguré le laser Mégajoule (LMJ) en construction depuis quelques années au Barp, près de Bordeaux.
A cette occasion, Manuel Valls a commencé par ces mots un discours enthousiaste sur les performances technologiques dont sont capables nos ingénieurs et techniciens : « Une installation qui marquera, je n’en doute pas, l’histoire de la dissuasion nucléaire française ». Il a rappelé que la construction du LMJ était la concrétisation du programme, dit de « simulation », lancé par le président Jacques Chirac en 1996 suite à la décision de ne plus faire d’essais nucléaires Il a aussi réaffirmé que la « dissuasion continuera à reposer sur sa composante aéroportée et sa composante océanique » et que « les charges nucléaires proprement dites seront donc garanties par la « Simulation ».
Cette dernière phrase est l’aveu que la France ne respecte pas le traité d’interdiction des essais nucléaires (TICE) qu’elle a ratifié après l’arrêt des essais nucléaires en 1996. La France avait également ratifié en 1992 le Traité de non prolifération par lequel elle s’engageait à « poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace ». Le discours de Manuel Valls est donc la reconnaissance officielle que notre pays ne respecte pas l’esprit de ce Traité. D’autant que, dans le même temps, la France refuse de participer aux réunions initiées par un certain nombre de pays non dotés de l’arme nucléaire - la prochaine a lieu à Vienne en décembre - en vue d’aboutir à un Traité d’interdiction des armes nucléaires.
Manuel Valls a également reconnu le lien intrinsèque entre nucléaire civil et militaire : « Le nucléaire civil et le nucléaire de défense sont deux domaines différents. Cependant, démonstration a été faite à de nombreuses reprises de l’intérêt d’un lien entre les deux domaines ». (...)
il est urgent et primordial de contraindre nos dirigeants à un désarmement nucléaire unilatéral. (...)