
Un pas en avant, deux pas en arrière : apprenons-leur à valser correctement !
Si je me permets de vous interpeller, c’est parce que je suis profondément révoltée.
Oh, je sais bien que le monde ne tourne pas rond et que cela ne date pas d’hier.
Que le profit de quelques-uns dicte le saccage cauchemardesque de votre santé et de notre planète.
Mais il y a encore pire : lorsque le peuple réussit à changer les lois pour changer cela, et qu’on le met pourtant devant le fait accompli de l’angoissant retour à la case départ !
Car les médias ne vous ont sûrement pas parlé de cela :
Le président Macron a lancé l’an dernier Les Etats Généraux de l’Alimentation [2] pour prévoir concrètement la transition environnementale et alimentaire de la France.
C’est assez incroyable car durant plus de 9 mois, toutes les parties prenantes de la société ont réussi a accouché d’un texte législatif (loi Egalim) : ULTRA POSITIF, et voté en l’état !
Victoire de courte durée !
La loi Egalim, votée le 2 octobre, a pourtant fait l’objet d’une saisine du Conseil Constitutionnel par plus de 60 sénateurs. Et 23 jours plus tard, la sentence tombe : 23 articles jugés inconstitutionnels… Comme par hasard ! [3]
Selon moi, l’enjeu caché de cette loi bafouée, c’est la guerre sanglante des semences…
Depuis 1950, les multinationales industrialisent et privatisent le vivant. (Je vous passe le débat et les techniques : COV, semences F1, processus de stabilisation et d’homogénéisation, OGM etc…).
Consommateurs, jardiniers et agriculteurs : même combat !
Ils nous forcent à acheter et cultiver des graines chimiques non reproductibles, consanguines et peu nutritives. [5]
Conséquence : – 90% de biodiversité dans le monde [6] et – 75% des variétés potagères en France ! [7]
Le bilan dans nos assiettes (et donc nos veines) est tout aussi alarmant ! Pertes de vitamines, maladies du XXIème siècle, malbouffe etc… (...)
Le scandale du Diktat du « Grand Catalogue » : interdiction de vendre les semences anciennes !
Depuis le régime de Vichy, l’existence du « Grand Catalogue » prône une procédure compliquée et onéreuse pour nos paysans, dont 200 fermes disparaissent [8] chaque semaine.
Et le décret n° 81-605 du 18 mai 1981 bloque la commercialisation des semences de fruits et légumes de variétés paysannes, ce qui empêche par conséquent les paysans de les cultiver librement et les consommateurs d’y goûter. (...)
Comme par hasard, les articles jugés inconstitutionnels permettaient de changer cela (...)
Mais les « neuf sages », de par leur décision d’inconstitutionnalité, ont indirectement refusé [9] la possibilité de vendre aux jardiniers amateurs des variétés de semences relevant du domaine public et favorisant la biodiversité [10]
Conséquence : plus de 13 millions de jardiniers retombent dans l’illégalité s’ils achètent des semences anciennes aux paysans.
Cette décision entraîne l’effondrement par exemple, de :
l’enseignement de la permaculture et de l’agroécologie dans les enseignements agricoles,
l’assouplissement du « Catalogue Officiel » pour que les paysans puissent vendre leurs légumes anciens,
la transparence des pratiques et des étiquetages des mélanges de miel, etc…
Il ne s’agit que de 3 exemples parmi 23 articles jugés inconstitutionnels. Ils étaient pourtant positifs n’est-ce pas ?
De quoi se demander ce qui a réellement motivé plus de 60 sénateurs à saisir le Conseil Constitutionnel pour vérifier la constitutionnalité de cette loi, alors qu’elle avait été votée et acceptée en l’état à l’Assemblée Nationale, et qu’on connait tous la raison sous-jacente de cette saisine. (...)
L’heure tourne, demandons une nouvelle loi non amputée !
Cette loi ainsi amputée ne nous satisfait pas !
L’urgence d’aujourd’hui n’est plus de produire BEAUCOUP comme aux lendemains de l’après-guerre, mais produire de QUALITE.
Le modèle agricole de monoculture intensive et chimique est clairement à bout de souffle.
Selon moi, s’il est maintenu encore aujourd’hui, c’est uniquement pour le profit des lobbies. Car ce n’est vraiment ni rentable ni rationnel de continuer à foncer ainsi droit dans le mur !
La loi Egalim était un pas de géant. Mais ainsi amputée, elle ne va pas assez loin. Et nous ne sommes pas dupes ! (...)
Nous voulons que 100% de la loi Egalim soit retenu. Nous voulons des lois qui soient à la hauteur des objectifs. Ces objectifs étant en fait… des besoins essentiels pour notre survie ! (...)
Mon but est de réunir 100 000 signatures pour protester en masse (...)