
C’est une (première) victoire pour le Comité des sans-papiers. Ce samedi midi, l’un des deux sans-papiers interpellés mercredi avant la manifestation du comité, et qui faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été remis en liberté par le tribunal administratif.
Les sans-papiers dénonçaient deux « arrestations arbitraires ». Le second interpellé, qui conteste également son OQTF, passera au tribunal administratif lundi.
Pour le CSP 59, le MRAP, la LDH et les associations et partis de gauche qui les soutiennent, l’affaire est symptomatique d’une « volonté de décrédibiliser et de criminaliser le mouvement des sans-papiers ». Tout commence mercredi, entre 16 h et 17 h, sur la place de la République à Lille. Plusieurs sans-papiers se réunissent en préparation de leur manifestation hebdomadaire. Subitement, des policiers interpellent deux militants, un Algérien et un Gabonais. Ces derniers sont placés en garde à vue, soupçonnés de dégradations sur les volets roulants de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), situé rue de Tenremonde à Lille, où le mouvement avait tenté d’occuper les locaux.
Aussitôt, le CSP dénonce des « arrestations arbitraires », prend en photo et en vidéo les volets roulants de l’OFII afin de prouver qu’ils sont toujours intacts. La procédure, elle, se poursuit. L’OFII dépose une plainte. Et jeudi, le parquet rend une décision sous la forme d’un classement, avec une sanction non pénale (...)
Selon le Comité des sans-papiers, les juges ont entendu les arguments de la défense du militant, notamment sur les conditions des interpellations et le caractère expéditif de la procédure. « Le dépôt de plainte de l’OFII est postérieur à l’interpellation de nos camarades, explique Rabah, porte-parole du CSP 59. Et nous avons vérifié dès mercredi soir et jeudi matin : les volets roulants étaient intacts. Tout était planifié. » Autre grief de la défense, la transformation d’une procédure judiciaire en procédure administrative (...)