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9ème COLLECTIF DES SANS-PAPIERS
Lille : la grève suspendue, la lutte continue
Communiqué
Article mis en ligne le 14 janvier 2013

Les 37 grévistes de la faim de Lille ont décidé de suspendre leur jeûne, au 73ème jour, suite aux ouvertures exprimées par la Préfecture. Le combat continue.

Ce dimanche 13 janvier 2013, une délégation du 9ème collectif s’est rendue à Lille, pour rendre visite aux sans-papiers en lutte de la CSP59, au 73ème jour de grève de la faim encore suivie par 37 personnes, parmi lesquelles six femmes dont plusieurs mamans d’enfants en bas-âge. Les jeûneurs étaient installés dans une tente sommaire faite d’un assemblage de bâches, sous la neige, sur le parvis de l’église Saint-Maurice dont ils avaient été précédemment expulsés.

Les porte-paroles de la CSP59 se sont entretenus longuement avec les représentants du 9ème collectif pour examiner les perspectives du mouvement des sans-papiers dans la situation nouvelle créée par cette grève de la faim et les nombreuses actions de solidarité à travers le pays. Hier, samedi, c’est dans trente villes qu’on enregistrait des manifestations en soutien aux grévistes et pour critiquer la récente circulaire du ministère de l’Intérieur fixant les conditions de régularisation.

Les militants de la CSP59 ont exprimés à de multiples reprises combien l’occupation de la Nonciature apostolique par le 9ème collectif, le 31 décembre, suivie de l’occupation du siège du Parti socialiste rue de Solferino par différents collectifs, ont été utiles pour rompre l’isolement médiatique dont souffrait leur action après 60 jours de grève de la faim. Les nombreuses retombées militantes et médiatiques auront sensiblement changé la donne.

Mercredi dernier la Préfecture recevait une délégation représentant les sans-papiers. Un premier communiqué, émis le jour même par les services préfectoraux rendait compte très partiellement du contenu de ces négociations. Ce n’est que vendredi, finalement, qu’un deuxième communiqué faisait état de l’accord pour que les dossiers des grévistes soient examinés avec bienveillance et en respectant un calendrier précis, la Préfecture s’engageant à régler dans les quinze jours les cas les plus urgents.

En fin d’après-midi, à l’heure où les représentants du 9ème collectif repartaient pour Paris, les grévistes de la faim se sont réunis pour décider de leur attitude face à ces ouvertures. De retour à Paris, on apprend que la grève de la faim est suspendue ce soir et que le campement devrait être levé demain.

Les porte-paroles de la CSP59 et les représentants du 9ème collectif ont convenu de ce qu’il est nécessaire que le mouvement des sans-papiers tire toutes les conclusions de cette lutte et de l’étape nouvelle qu’elle marque. Au-delà de la critique indispensable de la circulaire Valls, dont nombre de dispositions aggravent les conditions arbitraires des régularisations, et dans le contexte de la préparation d’une nouvelle loi, le mouvement des sans-papiers se doit d’avancer ses propositions, et de renforcer son action dans la plus large unité, tout en respectant l’autonomie de chacun.