
La presse fait ses titres sans conviction sur les élections législatives du dimanche prochain 7 juillet, et la prétendue grande question n’est autre que la future majorité absolue en siège que les sondages promettent à la Nouvelle Démocratie du clan Mitsotákis. Démocratie très exactement sous le soleil de l’été. Temps singuliers, indifférence populaire et comme une lame de fond, le rejet de SYRIZA, couplé d’ailleurs par celui du rejet de l’Aube Dorée. Certains masques sont enfin tombés, et... d’autres prendront la relève faute de mieux comme on préfère croire.
Les journalistes s’attendent... très ouvertement que le gouvernement issu des urnes du 7 juillet sera celui de la Nouvelle Démocratie, surtout disposant de la majorité absolue en sièges. “Nous alors ainsi enfin pouvoir prendre nos vacances” soupirent-ils alors en direct, radio 90,1 FM zone matinale du 2 juillet. Cependant, ceux qui ne voteront pas seront bien nombreux, déjà, tous ces électeurs et en même temps travailleurs ou même patrons dans le secteur du tourisme, et qui ne peuvent pas quitter leur poste depuis la Grèce des îles et du littoral pour se rendre à Athènes ou même en Grèce continentale si ce n’est que pour une seule journée.
Notons que le vote par procuration n’est pas possible en Grèce et que la tradition hellénique n’admet pas de calendrier électoral au cœur de l’été. La dernière dérogation à cette règle elle fut concrétisée par le scrutin législatif du 19 août 1928, c’est pour dire. En cette époque, c’est Elefthérios Venizélos qui l’avait emporté par un score de 46%. Saison alors lointaine !
Les Grecs, largement dégoûtés par les quatre années des Syrizo salonards comme salopards au pouvoir, préparent ainsi leur gifle du 7 juillet. C’est alors un geste très humain... réfléchi et pourtant en même temps, dépourvu de lumière politique qui se profile. “Qu’on en finisse” entend-on dans les cafés ou devant les caisses des superettes de chaque coin. Le dit système politique n’offre guère d’autre choix que de punir les uns, pour s’encombrer des autres et ce n’est pas qu’une exception grecque par les temps qui courent. (...)
C’est pourtant un certain soulagement que l’on discerne dans l’air du temps. (...)
Le spectacle de la lassitude réellement existante est d’ailleurs intéressant. Des candidats affairés aux slogans creux à mourir, le peuple qui observe à peine concerné et plutôt consterné, sauf pour ceux qui se nourrissent faute de mieux aux ateliers du large clientélisme, services étatiques compris. D’où bien évidemment l’ancrage de SYRIZA ou des autres partis chez les fonctionnaires aux services il faut dire largement désorganisés en ce moment. En attendant la relève Mitsotakienne, une large part de la fonction publique baisse alors les bras, voire les rideaux. Agents absents, services plus incompétents que jamais pour faire avancer les dossiers, tout est suspendu aux élections comme à l’impunité, l’été grec en plus. Ligne droite ! (...)