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Magir Graves (33) 20 mai 2009
Libertés publique et contre-pouvoirs
Contre la dérive des libertés publiques les contres-pouvoirs sont nécessaires !}
Article mis en ligne le 21 mai 2009

En France il est fait mention de l’expression "libertés publiques" pour la première fois sous Louis Napoléon Bonaparte en 1851 : le sénat est garant des libertés publiques. Elle fut reprise dans l’article 72 de la Constitution de la 4ème République et l’article 34 de la Constitution de la 5ème République. Cependant cette notion n’est pas juridiquement définie en tant que telle.
Notre but ici n’est pas de parler de la ou des libertés en général, sujet trop vaste et débordant du cadre politique, mais de nous intéresser uniquement aux libertés publiques que nous pourrions définir ainsi : les libertés publiques sont les libertés prévues par des lois ou tout ce qui n’est pas interdit par un système juridictionnel étatique ou supra-étatique.

Cela est important : « la liberté » est une valeur fondamentale, mais elle se trouve régulièrement détournée par les tenants du « libéralisme », qui la prônent au profit de la « libre entreprise », sans considération pour l’égalité ni la fraternité, et sans la moindre garantie par la loi que le plus faible puisse y prétendre...la liberté du renard dans le poulailler en quelque sorte.

Face au désastre humain et écologique engendré par le système économico-politique qui continue à sévir, des contre-pouvoirs se dessinent. Il s’agit d’enrayer les ravages humais et écologiques engendrés par une répartition extrêmement inégalitaire des richesses, une exploitation intensive et aveugle des ressources de notre planète. L’enjeu c’est la survie de notre espèce, et de la transmission de l’ humanité.

A tous les niveaux,

il s’agit de prendre en main les leviers du changement ; Le mouvement altermondialiste propose de prendre en compte les différents horizons de la crise globale de la mondialisation capitaliste.
Il s’agit d’explorer les propositions de réponses, en s’appuyant sur les capacités créatrices de tous ceux qui veulent rendre un « autre monde possible »

Or, nous constatons chaque jour la criminalisation et la traque de ces mouvements et résistances, la restriction des libertés par les réponses sécuritaires et répressives, la déstabilisation ; cela peut aller, dans certains pays, jusqu’au recours aux conflits et aux guerres.
Chaque contestation qui se construit, se structure et propose de nouvelles formes du vivre ensemble se trouve en butte à des formes variées de répression :

Face au désastre alimentaire de la planète, à la brevetisation croissante du vivant – Monsanto vise maintenant les brevets sur le « matériel génétique » du porc –
les particuliers et les associations qui prennent des mesures de préservation d’une diversité biologique disponible à tous se voient traduits en justice
ou bien ils se voient menacés d’ interdiction - ce que Monsanto essaie d’obtenir aux USA en ce qui concerne les potagers individuels... Il existe une « guerre de l’ortie » !. Et tout cela au nom du « codex alimentarius ».

Les politiques d’immigration européenne annihilent tout accueil humain de l’étranger, font payer aux plus fragilisés le prix d’ inégalités planétaires scandaleuses et destructrices :

la solidarité se lève... et se retrouve au banc des accusés, notamment en France où la loi stipule que toute personne qui aura aidé un étranger sans-papiers risque 5 ans de prison – tant pis pour la loi qui fait obligation d’assistance à personne en danger.

L’appel à la délation prend des proportions plus qu’inquiétantes quand on voit qu’il est fait obligation aux maires, aux agents du Pôle Empoi, aux directeurs d’ Etablissements scolaires, etc. de dénoncer toute personne en situation irrégulière. Par le biais des appels d’offres, la Cimade se voit de plus en plus écartée de sa fonction d’observateur dans les centres de rétention...

Les enseignants refusent de collaborer au démantèlement du service public d’éducation, ils mettent en place le mouvement des désobéisseurs :
Au lieu d’ouvrir le dialogue, la plupart des inspections académiques répondent brutalement par des sanctions financières, voire des humiliations ;

un professeur d’université qui – en solidarité avec ses collègues en lutte - souhaitait faire un cours « hors les murs » sur la biodiversité, s’est vu – compte tenu de ses prises de position sur son blog - interdire l’entrée du museum d’histoire naturelle jusqu’ à ce qu’il « promette de ne pas parler politique à ses étudiants et aux autres professeurs »

des citoyens manifestent pacifiquement pour soutenir des militants dénonçant le manque de logements et menacés d’expulsion du squatt qu’ils occupent : coups de matraque et garde à vue – de plus, la recherche d’ humiliation des inculpés est systématique.

Les valeurs de l’humanité se transmettent par l’éducation, la culture,la formation de sujets citoyens critiques.
Or les médias qui mettent en cause le système sont malmenés : des journalistes sont assassinés en Russie, d’autres sont emprisonnés au Maroc...
Un avion d’Air France a reçu pour instruction de ne pas survoler le territoire américain à cause d’un passager jugé particulièrement dangereux pour la sécurité des Etats-Unis : il était pigiste du Monde diplomatique !...

Internet permet de faire circuler des informations qui échappent aux monopoles médiatiques... l’arsenal répressif s’organise : à l’occasion de la lutte contre le « piratage », la surveillance se rapproche (de même que les lois « antiterroristes » ouvrent la porte à la guerre aux militants qui n’ont aucun rapport avec le terrorisme)

Comment le simple choix de vivre autrement, voire à contre-courant, devient une présomption de culpabilité, par ex. dans l’acharnement contre les inculpés de Tarnac : où l’on fait notamment la chasse aux livres sulfureux.... Julien Coupat est toujours en prison.

Comment les lois et les institutions qui, en France, garantissent la protection des droits fondamentaux inscrits dans la Constitution, sont mises à mal, une à une : menaces sur l’existence des prud’hommes, du juge d’instruction, de la séparation des pouvoirs, démultiplication de l’arsenal législatif répressif, criminalisation des enfants, des malades mentaux (schizophrènes en particulier)...

De plus en plus de simples citoyens sont témoins de cette vague de suspicion-répression : interpellations menaçantes en l’absence d’infraction, violences gratuites des forces de l’ « ordre », contrôles multiples et pointilleux aux frontières de l’Europe (par ex. à Bruxelles pour prendre l’Eurostar), fichage généralisé...

Le sommet de l’inhumanité et de l’horreur étant ces vagues de candidats à l’immigration qui meurent noyés chaque jour dans les douves du château Europe fermé à double tour : la répression trouve son accomplissement dans l’élimination.

Nous dénonçons ce déni de démocratie que constitue l’effort pour empêcher les alternatives de se développer et de se répandre, alors que le monde en a un besoin urgent.
Nous avons à rechercher comment résister et empêcher la répression de réussir à nous dissuader d’agir et tout particulièrement sur la circulation de l’information libre, la solidarité entre les multiples formes de luttes, le développement des initiatives créatrices,
en un mot, la transmission de ce qui fait l’humain dans l’homme, que les totalitarismes les plus barbares n’ont jamais réussi à tuer.

Plus d’informations sur le Mouvement Altermondialiste GIRondin (MAGIR)