
En transportant involontairement des graines, les visiteurs en Antarctique pourraient être à l’origine de l’introduction d’espèces invasives sur le 6ème continent, révèle une étude scientifique internationale parue début mars dans les PNAS (1). Lors de l’Année Polaire Internationale 2007-2008, plus de 5600 personnes, croisées sur les navires ou avions à destination de l’Antarctique, se sont soumises à un questionnaire. Celui-ci portait sur leur origine et les pays fréquentés avant leur voyage en Antarctique. Sur ces participants, 853 se sont également prêtés à un examen minutieux de leurs effets personnels. Au final, plus de 2600 propagules (2), graines ou fragments végétaux, capables d’influer sur la dissémination des plantes, ont été détectés dans ces effets personnels. Sur les 43 % d’espèces ayant pu être identifiées, la moitié sont adaptées à des environnements froids et pourraient supporter les conditions propres aux régions de l’Antarctique fréquemment visitées.
(...) Dans l’ouest de la Péninsule Antarctique, région fortement affectée par le réchauffement, plusieurs espèces invasives sont déjà parvenues à s’établir. Mais l’Antarctique n’est pas le seul pôle extrême à devoir composer avec les changements climatiques. Selon une étude parue récemment dans la revue Nature Climate Change, la fonte totale de la calotte glaciaire du Groenland pourrait se produire à des températures mondiales moins élevées que prévu.