
On connaît l’auteure belge néerlandophone Lieve Joris pour ses récits sur le Congo (1) ou sur le Proche-Orient (2). La voilà qui embarque « sur les ailes du dragon (3) » pour un périple en Chine, à la rencontre de ceux qui font « la mondialisation par le bas », selon l’expression d’un de ses interlocuteurs.
Toujours à hauteur d’homme, le lecteur l’accompagne tout d’abord à Dubaï. Elle se poste dans la boutique d’Indiens de sa connaissance, avant de faire un bout de chemin avec les « débrouillards » qui, entre le port, leur chambre d’hôtel en désordre et les boutiques, s’accommodent des barrières culturelles et linguistiques pour acheter de quoi remplir un conteneur de marchandises en tout genre qui fera vivre leur négoce sur les rives du fleuve Congo. Puis c’est sur le marché de Canton (Guangzhou), surnommé « Chocolate City », qu’on la retrouve ; elle y « explore le paysage chinois en pagayant sur [sa] pirogue africaine ».
Lieve Joris se laisse guider par ses rencontres africaines, par ses amitiés naissantes et par un sens de l’observation apte à donner au quotidien une vigueur qui résiste à toutes les théories préétablies sur le commerce et les liens entre la Chine et l’Afrique (4). (...)