
Poussés aux limites de la résistance humaine, les employés de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima reçoivent des doses énormes de radioactivité et ne quittent leur combinaison de protection que pour s’écrouler sur un matelas de plomb.
Depuis que la centrale de Fukushima Daiichi (Fukushima 1) a subi le tremblement de terre de magnitude 9 et un tsunami allant jusqu’à 14 mètres de haut, des techniciens, des "super pompiers" et des soldats se tuent à la tâche dans un environnement radioactif.
Ils tirent des câbles pour rétablir l’électricité, dégagent les débris encombrant les sites, aspergent les réacteurs privés de systèmes de refroidissement et tentent de relancer le fonctionnement d’équipements.
Portant une combinaison, des gants doublés et un masque de protection, et équipés de lampes de poche pour s’éclairer dans des lieux souvent plongés dans la pénombre, les équipes se succèdent 24 heures sur 24 avant de goûter un court repos.
Les travailleurs du risque dorment dans un bâtiment situé dans l’enceinte même de la centrale, prévu pour résister en partie aux radiations, qui atteignent toutefois un taux supérieur à la normale dans cet espace confiné.
Ils dorment dans des conditions précaires, avec en guise de matelas une natte en plomb censée faire barrage aux rayonnements et réduire le danger.(...)
"Les conditions de travail étant de plus en plus dangereuses, je ne pense pas pouvoir trouver d’autres salariés qui accepteraient d’y aller", a confié un sous-traitant au journal Asahi.(...)
En conséquence, les employés se voient demander de ne pas rester trop longtemps en action et de multiplier les temps de pause, afin d’éviter que leur taux de radioactivité personnel ne monte à 250 millisieverts, ce qui leur interdirait de continuer le travail. (...)