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Les trafiquants de la mémoire ou la Vendée vendue... par P. Serna
Article mis en ligne le 13 février 2013
dernière modification le 10 février 2013

En moins d’un an, la direction de la programmation de France 3, chaine publique, met à l’affiche, cette nuit, 4 février 2013, une émission au titre des plus nuancés, comme si le point d’interrogation devait lever un doute « Robespierre, bourreau de la Vendée ? ».

Non spécialiste de la Vendée, et plutôt rétif, à tort, à la culture télévisuelle, j’avais décidé d’ignorer l’émission. Mais devant ce qu’il convient d’appeler un acharnement médiatique dont le but ou la conséquence est de créer une vulgate partagée et finalement acceptée à force d’être répétée et ânonnée, quelques réflexions s’imposent. Un génocide aurait eu lieu en Vendée et qui dit génocide dit forcément que le coupable de l’histoire ou celui que l’on peut comparer à Hitler n’est personne d’autre que Robespierre.

Le véritable génocide des uns est relativisé – 6 millions de personnes sont mises sur le même pied que 170 000 personnes- le génocide inventé des autres se trouve décontextualisé et rendu incompréhensible parce que bricolé et impossible historiquement à démontrer.

J’ai dû regarder l’émission deux fois pour mieux comprendre les ressorts émotionnels qui structurent le docu-fiction avec ses ficelles, comme le film des cadavres et squelettes, exhumés sur fond de film de musique d’horreur dès l’introduction, ou bien à d’autres moments, c’est une musique de série d’angoisse qui envahit l’espace sonore.

Passe encore sur les approximations historiques, les documents filmés non identifiés, les interprétations des personnes interrogées, par exemple la théorie selon laquelle l’étude des coups d’épée relèveraient d’une situation d’acharnement, là où quelques années d’études de combat à l’arme blanche amènent à des conclusions inverses pour qui connait la force d’un sabreur à cheval (1). (...)