
Une armée qui forme des soldats qui tuent un enfant de 11 ans à 100 mètres de distance ne peut pas être prête pour une vraie guerre, sauf pour déposséder et expulser des civils palestiniens.
Le général de division de réserve Yitzhak Brik, ombudsman de l’armée israélienne, n’est pas prêt à reconnaître le véritable problème de l’armée israélienne et de ses soldats.
Quel genre d’armée pouvons-nous avoir lorsque les soldats, les commandants et les juristes ont été formés – et formeront d’autres – à penser qu’il est légitime et naturel de tuer des manifestants civils non armés de l’autre côté de la clôture frontalière de la bande de Gaza et d’entrer par effraction, masqués et armés jusqu’aux dents, dans des logements gazaouis pleins d’enfants au milieu de la nuit ?
Ces soldats et ces commandants sont persuadés qu’ils méritent le titre honorifique de « soldat combattant » parce qu’ils bloquent des routes et chassent les gardiens de troupeaux sur ordre des colons juifs, blessent les agriculteurs sur leurs terres ou escortent les fonctionnaires de l’administration civile lorsqu’ils démolissent une citerne et une conduite d’eau. Pire encore, leurs parents et leurs enseignants, ravis, sont convaincus qu’ils sont dignes d’être appelés « soldats combattants ». Comment pouvons-nous imaginer que ces gens soient prêts à la guerre ?
Brik reste se protège de manière confortable de toute critique, d’une surveillance externe à l’institution militaire et de toute réprimande. Brik se préoccupe avant tout d’armes à feu qui n’ont pas été bien nettoyées, des responsables soucieux du montant de leurs pensions ou de leur retraite anticipée. Cette protection lui est assurée par la multitude de numéros de téléphones portables et de moyens de communication similaires.
Voilà quels sont les « graves problèmes » qui suscitent l’intérêt des politiciens et des médias depuis six mois. Par contre, le fait que nos soldats – en tant que fidèles représentants du peuple d’Israël – soient formés pour servir de gardiens de prison, au besoin en recourant à une violence meurtrière contre 2 millions d’êtres humains (à Gaza), n’est pas considéré comme étant un « grave problème ». Pas plus le fait que nos soldats soient déployés pour garantir le succès des projets d’expulsion de leurs terres par des colons de Palestiniens. (...)
Pour nos soldats, appuyé par un système de protection au plan militaire, légal et philosophique, « l’héroïsme patriotique » signifie tirer dans les genoux de jeunes désarmés (ou armés de pneus en feu) à une distance de 100 à 150 mètres (...)
Depuis le début des manifestations du vendredi placées sous le nom symbolique de Marche du retour [faisant référence au droit du retour], dès la fin du mois de mars 2018, nos soldats combattants, ces héros, ont abattu 35 enfants (on a utilisé le terme équivoque de « mineurs » , car après tout, ce ne sont que des Palestiniens) qui ont protesté près de la clôture de barbelés [fil d’acier intégrant des lames similaires à des rasoirs] contre leur étranglement, en tant que Gazaouis, étranglement fruit du blocus [qui empêche l’importation d’aliments, de médicaments, de matériel de reconstruction, etc.].
Quatre enfants tués
La cible habituelle de nos soldats étant si vulnérable et facile à atteindre, comment pourraient-ils être prêts pour mener une guerre contre une vraie armée ? Brik ne se pose pas cette question. (...)
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La contestation gronde contre l’Eurovision. Plusieurs militants du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) ont perturbé le plateau de l’émission Destination Eurovision en direct sur France 2, samedi 19 janvier, afin de protester contre la tenue, en mai, du concours européen de chant en Israël.
Une femme est apparue brièvement à l’écran avec une pancarte « Non à l’Eurovision 2019 en Israël » alors que la gagnante de l’Eurovision 2018, l’Israélienne Netta Barzilai, venait tout juste de terminer de chanter Toy, à l’origine de sa victoire en 2018.