
On cherche des raisons d’espérer pour ceux qui aiment l’Histoire : elle recule dans l’enseignement secondaire où elle n’est plus qu’une matière en option pour les lycéens de la filière S ; elle s’effondre dans l’enseignement supérieur où le nombre de ses étudiants décroît de manière spectaculaire ; elle souffre tant dans l’édition universitaire que dans celle de littérature générale ; elle fait désormais l’objet d’une récupération et d’une instrumentalisation systématique à des fins purement idéologiques tant par l’Elysée que par les associations mémorielles. Bref, l’avenir à court terme ne s’annonce pas radieux...
...L’évaluation ! Le gros mot est lâché. Toute la question est désormais de savoir si les instances évaluatrices intégreront les spécificités des sciences humaines et sociales dans l’établissement de leurs critères de jugement, ou si elles importeront sans autre forme de procès le modèle qui a déjà cours dans les sciences de la matière, de l’univers et de la vie...
...Voudrait-on standardiser la recherche en histoire, la soumettre au seul diktat du rendement par un système d’évaluation et de notation réducteur hérité d’une logique libérale, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Il n’est pas interdit de résister, à condition de demeurer lucides sur le rapport de forces.