
Pour demander au président de la République de choisir entre les postures guerrières de Manuel Valls et la volonté d’apaisement de Ségolène Royal, les opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes se sont invités jeudi 4 février dans sept sous-préfectures. Qui ont souvent accepté de les recevoir.
Les opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne désarment pas malgré l’apparente annonce d’un sursis obtenu par la demande de Ségolène Royal d’une remise à plat du dossier.
Inflexibles et déterminés, paysans et militants de comités locaux ont mené, jeudi 4 février, une opération « anti-Damoclès » dans sept sous-préfectures. Sans heurt, sans bousculade. Même si Ségolène Royal a affirmé qu’aucune évacuation de la Zad par la force n’aurait lieu, les menaces planent toujours sur les paysans historiques et les zadistes depuis la décision du 25 janvier du juge des expropriations autorisant les expulsions.
Les paysans et autres opposants ont évidemment remarqué la contradiction du gouvernement entre la volonté guerrière de Manuel Valls et l’apaisement souhaité par Ségolène Royal. Ils maintiennent la pression pour obtenir de François Hollande une « réponse claire et sans ambiguïté quant au sort des habitants et paysans, historiques ou non, de la zad de Notre-Dame-des-Landes », comme le demande le communiqué de Copain 44 (Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d’aéroport), organisateur des actions. (...)
« Il faut enfoncer le clou maintenant, il y a danger pour les paysans ! On a insisté sur les dix-neuf voitures et les trois tracteurs confisqués après les opérations escargot, en liant ça à la répression anti-syndicale, comme pour les Goodyear », dit à Reporterre Michel Thuault, paysan bio et membre du collectif Copain 44. « On maintient la pression jusqu’à l’abandon du projet. D’autres actions sont prévues », prévient-il.
Il leur a fallu parfois ruser pour se faire ouvrir les portes des sous-préfectures (...)
Ils étaient une cinquantaine à Redon, vingt-cinq à Saumur, une trentaine à Ancenis, une quarantaine à Saint-Nazaire, une trentaine à Segré (...)
L’autre message du jour est non verbal : c’est un échantillon de la vigueur de la mobilisation. Pour faire la démonstration que le mouvement anti-aéroport est prêt, qu’il est mobilisable sur plusieurs départements à la fois et qu’il peut réagir très vite en cas de tentative d’expulsion ou de début des travaux. Si nécessaire, cette mobilisation peut rapidement monter en puissance. Cette démonstration intervient de surcroît après le blocage du périphérique nantais et du pont de Cheviré le 9 janvier et après le week-end de travaux du 30 et 31 janvier sur une trentaine de chantiers de la Zad qui ont mobilisé un petit millier de bonnes volontés enthousiastes, dont des délégations des comités locaux anti-aéroport de toute la France et même de Genève et de Barcelone. Impossible de ne pas percevoir que les forces sont là, prêtes à défendre le haut lieu de la Zad, zone de résistance agricole, environnementale, naturaliste, anticapitaliste, autogestionnaire.