Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Les nucléaristes veulent discrètement relancer le surgénérateur
Article mis en ligne le 2 avril 2014
dernière modification le 29 mars 2014

La construction à Marcoule du réacteur Astrid se prépare discrètement, et c’est cette année que l’Etat doit donner pour cela le feu vert. Or, il s’agit d’un réacteur destiné à relancer la filière plutonium, de la taille de près d’un demi Superphénix.

C’est très grave, il ne faut pas laisser faire. Six semaines après son élection, le président François Hollande aurait signé l’autorisation de poursuivre l’étude préliminaire à la construction du réacteur ASTRID, décision passée presque inaperçue, mais d’importance considérable.

Quel est l’enjeu ? La relance de la filière plutonium-sodium suite à Phénix et Superphénix, par la construction d’un réacteur dit de IVe génération ou surgénérateur, ou encore réacteur à neutrons rapides (RNR), avec comme combustible du plutonium associé à l’uranium “appauvri”, et comme fluide caloporteur le sodium liquide qui explose au contact de l’eau et s’enflamme à l’air.

Ce réacteur d’une puissance de 600 MW (mégawatts), soit quasiment la moitié de celle qu’avait Superphénix, représenterait l’aboutissement de l’acharnement du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) à développer une filière « française », relativement autonome vis à vis des ressources en uranium, s’appuyant sur les stocks disponibles en plutonium et uranium, et la possibilité de régénérer du plutonium.

Il faut bloquer ce projet mais la bataille sera dure, et c’est cette année que cela se joue, le planning prévoyant que l’Etat donne son accord en 2014. L’enjeu pour le CEA est considérable, il ne reculera devant rien pour défendre “sa” filière qui implique la poursuite à la Hague du “retraitement” des combustibles usés pour en extraire le plutonium, et la construction de réacteurs utilisant ce combustible de la plus haute dangerosité. (...)

Et que dire de cet immense gâchis financier. La construction de Superphénix avait coûté dix milliards d’euros, et il en faudra peut-être autant pour son démantèlement. Les énormes crédits consacrés au nucléaire par l’Etat pourraient être mieux utilisés dans l’économie et la maitrise de l’énergie, le développement des renouvelables, et ainsi à la création de nombreux emplois.