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Les nouveaux souchiens de garde
Quelques réflexions sur le procès Bouteldja, la censure contre la ZEP et le concept douteux de racisme antifrançais
Article mis en ligne le 13 décembre 2011
dernière modification le 12 décembre 2011

Alors que l’excellente Zone d’Expression Populaire vient de se voir, une nouvelle fois, interdite de concert à cause d’un morceau intitulé « Nique la France », la porte-parole du Parti des Indigènes de la République, Houria Bouteldja, s’apprête cette semaine à comparaître devant un tribunal pour avoir simplement attribué le sobriquet de « souchiens » aux Français que tout le monde appelle « de souche » depuis des décennies, sans trop s’en émouvoir. Au cœur de ces deux affaires, un même concept plus que douteux : le racisme antifrançais, ou antiblancs.

(...) le racisme n’est pas un simple sentiment de haine mais un rapport social de domination, qui peut parfaitement se passer de la haine – et dont les formes les plus hégémoniques se traduisent même par de l’indifférence ou de la sympathie davantage que par de l’antipathie. De ce point de vue, d’ailleurs, l’agressivité qui se déchaîne aujourd’hui contre Houria Bouteldja et contre la ZEP peut être entendue comme un encouragement, même si elle est aussi lourde de menaces : le racisme qui s’exprime ici est un racisme intranquille, inquiet, qui se sent menacé.

Depuis des années, nous rappelons aussi que de son côté, la haine n’est pas forcément raciste, et que toutes les haines ne se valent pas. C’est pourtant de cela qu’on cherche à nous convaincre : qu’aimer c’est bien et haïr c’est mal, que la bonhommie est en toutes choses meilleure que la colère, que toutes les haines sont identiques quels que soient leurs objets, et que par conséquent nous devons mettre sur le même plan et rejeter dans la même indignité la haine de l’oppression et la haine du bougnoule – ou, pour reprendre les termes de Mouloud Akkouche [1], que tous les visages doivent communier dans un sourire béat, en jetant la même opprobre sur le rictus du tortionnaire et sur la grimace de sa victime. (...)

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