
A la veille de la 13ème journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, l’UNICEF a revu ses estimations à la hausse. La pratique recule dans le monde, mais pas suffisamment.
(...) Le dernier rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance montre que « les MGF sont une question de droits humains qui affecte les femmes et les filles dans toutes les régions du monde ».
Dans les 30 pays du monde où la pratique est la plus courante, ce sont 200 millions de femmes et de filles qui auraient subi une forme de mutilation génitale / excision – alors que le nombre avancé précédemment était de 130 millions. Un cinquième d’entre elles, 44 millions, ont moins de 14 ans. Et la moitié des personnes concernées vivent dans trois pays : l’Ethiopie, l’Egypte et l’Indonésie.
Si l’UNICEF a revu ses estimations à la hausse, c’est d’ailleurs en grande partie à cause de ce dernier pays, où de nouvelles données ont été collectées. C’est aussi en raison de l’accroissement de la population dans les pays concernés. Même si, malgré tout, la pratique est en recul. (...)
Depuis 2008, plus de 15 000 communautés dans 20 pays ont publiquement déclaré l’abandon des MGF, et 5 pays ont adopté des lois criminalisant la pratique. Dernier en date, en novembre 2015, la Gambie (...)
En France, « le phénomène existe et concerne des milliers de femmes qu’il est urgent de mieux protéger, et mieux accompagner », souligne le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes. « Bien que les enquêtes exhaustives fassent défaut, comme c’est le cas pour la plupart des violences machistes, la dernière en date – de 2004 – estime entre 42 000 et 61 000 le nombre de femmes adultes excisées résidant en France. » Douze ans après cette étude, le Haut Conseil à l’Egalité « souhaite que ces chiffres soient précisés et actualisés ».