
Avant hier, nous avons commencé à défricher un peu le chemin de l’explication des attentats en Norvège. Sur ce chemin, nous avons déjà trouvé de beaux islamophobes, qui ont tous la particularité aujourd’hui de se retrancher de l’influence qu’ils auraient pu avoir sur un pareil meurtrier. Il en existe d’autres, que nous avons retrouvé en cherchant un peu plus en profondeur. Le cheminement intellectuel de Breivik a été long mais n’a pas été aussi tortueux que ça. En fait, il a beaucoup lu, et il est ainsi devenu très proche des neo-conservateurs US. Pour deux raisons essentielles : sa haine féroce du communisme, qui l’amène à englober dedans les socialistes bon teint norvégiens, loin d’être des révolutionnaires, pourtant, et surtout, il affiche un surprenant soutien, quasiment sans bornes à Israël. Dans tout son fatras, Breivik cite en effet ce pays plus de 300 fois, c’est à dire davantage que les penseurs les plus influents chez lui, dont il extrait même Frédéric Encel (*) , qui demeure en France un quasi inconnu. Or c’est un membre du Cercle de l’Oratoire, un think tank français pro-américain, qui avait toujours soutenu l’intervention en Irak, se démarquant ainsi complètement de la politique souhaitée à l’époque par la France. En ce sens, Breivik et sa croisade individuelle ne serait qu’un remake isolé de ce que souhaitaient faire des gens comme Horowitz ou les prêcheurs évangélistes Jerry Falwell ou Pat Robertson (**) !
(...) Dans le site Gates Of Vienna, on a abordé tous les sujets chers au nazisme, sans jamais bien sûr y faire référence. La haine de l’autre suinte à chaque page. Chez Breivik, il y avait, avant tout, comme chez beaucoup de racistes, la peur de la démographie, la crainte d’être envahi ou submergé. Les chiffres aberrants qu’ils citent sont tous faux (...)
Glenn Beck, ce faucon du Tea Party (et crétin notoire, jugé "fou" par le Time) avait déjà à plusieurs reprises détourné des carte météos pour expliquer selon lui l’extension de l’islamisme ou du terrorisme, en la mélangeant ces derniers temps aux explosions sociales au Moyen Orient ! Chez lui, c’est même devenu une habitude, au point de tourner les cartes quand ça l’arrange. Or, que voit-on chez notre tueur ? La même méthode, avec une carte météo française grossièrement remaniée montrant partout des incendies d’origine islamistes ! Or cette carte n’est pas anodine, et nous avons retrouvé l’une des multiples copies retrouvés et utilisées par le tueur : elle est apparue dans le blog de l’Extrême-centre... illustrant un article... de Riposte Laïque ! Intitulé "Libanisation de la France : un état de guerre civile de moins en moins larvé", et signé d’un certain "Sil".(...)
Breivik ne lisant pas le français, qui lui a transmis l’original, car son sur-titre n’a pas été créé au dessus du titre d’origine français ? C’est bien la même photo, ou plutôt le même montage de symboles rajoutés sur une copie d’écran de télévision française !
Aujourdhui, tous se défilent, avec lui, on le sait : pas un ne veut avoir été l’ami du tueur, et pourtant.(...)
Dans un de ses discours (lisible ici chez un autre extrémiste, Gérard Brazon, lui aussi chez Riposte Laïque, et l’auteur d’une mise en ligne d’un texte infâme cherchant à disculper l’extrême droite chez Breivik - et d’autres diffamation notoires sur son site-), Weston prenait en référence "le politicien britannique Enoch Powell", en oubliant de préciser qui il était. Avant tout l’apôtre du racisme anglais, et le chouchou des sites fascistes anti-immigrés. (...)
Weston n’a en fait que repris le flambeau d’un vieux député anglais raciste. Un flambeau repris en main en France par... l’ineffable Christine Tasin, alors toute fière de sa découverte ici, qui n’hésitait pas à citer sa source à elle : la Ligue de Défense Française, émanation directe de l’English Defence League (EDL, le sait-elle, au moins ?)... Or dans son memento, Breivik a bien précisé quels sont ceux qu’il contactait en priorité, où figurent justement ses néo-nazis virulents
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L’EDL, un mouvement d’extrême droite tendance dure, dont le portrait dans la presse glace le sang.(...)
L’EDL est un cas à part, désormais, parmi les mouvements néo-nazis qui vivotent tous, en effet, car ses hooligans nagent sur un véritable pont d’or : le mouvement bénéficie en effet pour son existence des subsides d’un millionnaire raciste extrêmement discret, Alan Lake
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