
En Bolivie, à Chacaltaya, la plus haute piste de ski au monde a disparu. Elle ne sera peut-être pas la dernière(...)
Si, en Europe, la mort du Chacaltaya n’a pas vraiment ému, en Amérique du Sud, en revanche, l’extinction annoncée du glacier a reposé la question de l’alimentation en eau des populations. Car ce sont les glaciers qui fournissent les grandes villes de Bolivie, du Pérou ou d’Équateur. En Bolivie, à La Paz, la capitale, mais aussi à El Alto, sa voisine tentaculaire, l’eau du Chacaltaya ne descend plus jusqu’à l’usine de potabilisation.
Pour Bernard Francou, bien que spectaculaire, la mort du glacier Chacaltaya n’est pas exceptionnelle. (...)
« À 5 000 mètres, la température est pratiquement toujours négative. Ce n’est pas ça qui fait fondre la glace, mais plutôt la limite pluie/neige qui monte en altitude. On la trouve non plus en dessous du glacier, mais au niveau du glacier. Si le manteau neigeux ne tient pas, qu’il est altéré par la température ou la pluie, il devient gris. Et alors que la neige fraîche renvoie 80 % de l’énergie du soleil, un glacier habillé d’un manteau neigeux altéré absorbe 60 % de l’énergie solaire. Le recul est donc dramatique, puisque la plupart des glaciers perdent aujourd’hui de 60 centimètres à 1,20 m d’eau par an. »(...)
Bien que moins spectaculaire, la fonte des glaciers pyrénéens est tout aussi réelle..(...)