
L’hydrogène perturbe les gaz à effet de serre. Une étude révèle qu’émettre 1 tonne d’hydrogène dans l’atmosphère revient à y rejeter 13 tonnes d’équivalent CO₂.
Non, l’hydrogène n’est pas neutre pour le climat. Le potentiel de réchauffement global de l’hydrogène atteint la valeur 12,8 (± 5,2) sur 100 ans, d’après une nouvelle étude parue dans la revue scientifique Communications Earth & Environment le 26 novembre.
Une mauvaise nouvelle pour les industriels et les gouvernements que la petite molécule d’hydrogène fait rêver. Aujourd’hui, plusieurs secteurs de l’industrie lourde et des transports — routier, ferroviaire, maritime et même de l’aviation — parient sur la disponibilité de ce carburant, qui ne rejette pas de CO2 lorsqu’il est consommé, pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de carbone.
D’autant plus que, pour l’heure, la quasi-totalité de l’hydrogène consommé dans le monde est fabriquée à partir de ressources fossiles, et en particulier via le procédé très polluant de « vaporeformage de méthane », qui requiert du gaz naturel. Pour que l’hydrogène présente un intérêt en matière de transition énergétique, le premier défi, titanesque, consiste donc à déployer en un temps record une nouvelle filière industrielle hydrogène dont la production serait bas carbone. Le président Emmanuel Macron promet même de « faire de la France le leader mondial de l’hydrogène “vert” », l’hydrogène produit par le biais d’électricité renouvelable. (...)
l’hydrogène, dont la durée de vie est d’à peine deux ans et demi dans l’atmosphère, n’est pas un gaz à effet de serre comme les autres : « Il s’agit d’un gaz à effet de serre indirect : il perturbe la concentration et la durée de vie des autres gaz à effet de serre, il faut donc l’estimer via un modèle de chimie atmosphérique », résume le climatologue.
En particulier, l’hydrogène, même produit grâce à des énergies renouvelables, contribue au réchauffement climatique en modifiant la concentration de méthane (CH4) qui, quant à lui, provoque un puissant effet de serre. (...)
lorsque les fuites sont comprises entre 1 et 3 % de l’hydrogène produit, transporté et utilisé, le recours à l’hydrogène « vert », c’est-à-dire produit par le biais d’électricité renouvelable, permet d’éviter 90 à 99 % des émissions de CO2 dans une filière donnée par rapport à l’utilisation d’énergies fossiles.
En revanche, l’intérêt climatique de l’hydrogène « bleu », produit par le procédé très polluant de vaporeformage de méthane (la production d’hydrogène à partir de gaz naturel qui se pratique actuellement) associé à une usine de captage et de séquestration de carbone, est discutable. (...)
En cause : les fuites… de méthane, inhérentes à la production d’hydrogène par vaporeformage de méthane. (...)