
Comme il arrive au Chili chaque fois que les étudiants descendent dans la rue pour revendiquer leurs droits, la journée se termine avec des dizaines voire des centaines d’arrestations. Cette fois, ce sont entre 130 et 140 jeunes qui ont été emmenés dans les casernes à la fin de la mobilisation d’avant-hier dans les rues de Santiago, au Chili.
Parmi les personnes arrêtées, il y aurait au moins 74 mineurs.
Le 23 août, pas moins de 10.000 jeunes ont organisé quatorze manifestations différentes à travers la capitale pour demander une réforme radicale du système scolaire. La plupart de ces manifestations n’avait pas été autorisée par les autorités. Les défilés dans chacune des quatorze municipalités qui composent la capitale ont convergé vers les bureaux des maires respectifs, où les manifestants voulaient déposer leurs revendications. Mais des cordons de policiers en tenue anti-émeute et des fils de fer barbelés bloquaient déjà l’approche de certains bâtiments administratifs.
Des manifestations similaires ont eu lieu dans d’autres villes du Chili : Valparaiso, Antofagasta, La Serena, Concepción, Temuco ou encore Calama.
Le conflit se poursuit depuis plus d’un an contre un système scolaire parmi les plus discriminants de la planète. (...)
Les étudiants manifestent depuis 2011 pour obtenir un système d’éducation gratuite et une instruction de qualité. « Il y a un lien toujours plus étroit entre l’accès des jeunes à l’université et les conditions économiques ; ainsi, ce ne sont pas les capacités qui permettent ou non de suivre un cursus supérieur mais l’argent qui détermine notre éducation », a déclaré à la presse un étudiant. (...)
Au moins une cinquantaine d’écoles secondaires sont toujours occupées et, il y a une semaine (le 16 août, NDLR), une mobilisation sans précédent avait vu des milliers d’étudiants défiler dans les rues. Le gouvernement n’a pas plus écouté ce jour-là sa jeunesse que les jours suivants, puisqu’il a envoyé sa police disperser les manifestants. 139 jeunes, parfois à peine sortis de l’adolescence, ont été arrêtés.
Pendant ce temps, la famille de Manuel Gutiérrez, l’étudiant de 16 ans tué par la police lors d’une manifestation il y a exactement un an, a publiquement demandé la clôture de l’enquête et l’ouverture d’un procès contre les responsables. (...)