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Alternatives Economiques
Les dessous de la crise irlandaise
Article mis en ligne le 24 novembre 2010
dernière modification le 22 novembre 2010

La crise de l’Irlande, qui a dû faire appel au fonds de stabilisation européen, est moins liée à une dégradation de sa situation qu’à l’annonce, faite au dernier sommet européen, que la dette des pays aidés serait restructurée.

Si cette crise se produit maintenant, ce n’est cependant pas lié à une aggravation inattendue de la situation irlandaise. Ce qui explique d’ailleurs que, contrairement à la Grèce, le gouvernement irlandais ait résisté plusieurs jours avant d’accepter l’aide du Fonds, en raison de la perte de souveraineté qu’elle implique nécessairement en contrepartie. Cette crise est due pour l’essentiel aux décisions du dernier sommet européen fin octobre annonçant une profonde modification des règles du jeu au sein de la zone euro.(...)

les créanciers qui détiennent des titres de dette émis par l’Etat concerné, devront accepter de perdre une partie de leur capital. Alors que, jusque-là, tous les Etats, y compris l’Etat grec, avaient affirmé haut et fort qu’en tout état de cause, ils rembourseraient leur dette jusqu’au dernier centime. C’est ce qui a mis le feu aux poudres : les investisseurs en ont en effet - logiquement - déduit que détenir des titres de dettes irlandais, portugais ou encore espagnols était devenu encore beaucoup plus risqué qu’avant ce sommet. D’où la forte hausse des taux d’intérêt exigés de la part de ces Etats. Cette conséquence prévisible n’avait cependant pas été anticipée lors du Conseil européen. D’où la réunion en catastrophe des dirigeants européens présents lors du G20 de Séoul. Pour tenter de calmer le jeu, ils ont alors indiqué que cette restructuration des dettes publiques ne s’appliquerait qu’aux titres émis après 2013. Mais une fois la spéculation enclenchée cette annonce n’a pas suffi à éteindre l’incendie. D’autant que les modalités du mécanisme futur de restructuration des dettes restent encore entièrement à définir. (...)

La perspective de voir l’Europe enfin dotée d’un dispositif de solidarité budgétaire pérenne acceptable par tous les Etats européens vaut bien cependant les quelques dizaines de milliards d’euros qu’il va falloir verser, à fond sans doute en bonne partie perdus, à l’Etat irlandais.