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Les députés européens laisseront-ils mourir 230 000 travailleurs exposés aux vapeurs diésel ?
Article mis en ligne le 24 janvier 2017

Un projet de directive européenne pour protéger les travailleurs des expositions aux produits cancérogènes est en discussion. L’un des enjeux : mieux encadrer les vapeurs diésel, auxquelles sont confrontés 3,6 millions d’employés et d’ouvriers en Europe, dont 800 000 en France. Mais la Commission européenne vient de bloquer toute avancée, malgré les dizaines de milliers de morts par cancer annoncées. Le Parlement européen devra se prononcer d’ici trois mois. Les députés seront-ils tout autant insensibles aux risques encourus par des centaines de milliers de personnes ?

230 000 travailleurs européens pourraient mourir d’un cancer provoqué par leur exposition chronique aux vapeurs diésel pendant les cinq décennies à venir, estime froidement un document de travail de la Commission européenne [1]. (...)

Ces vapeurs diésel sont des cancérogènes avérés pour l’être humain depuis 2012. Pour le moment, aucun texte de loi n’impose de surveiller ou de réduire l’exposition des employés. Les pathologies que ces vapeurs provoquent coûteraient entre 100 et 258 milliards d’euros aux systèmes de santé européens, toujours selon la Commission. Malgré ces alarmantes estimations, cette absence de protection devrait se prolonger (...)

« En renonçant à inclure les vapeurs de diesel dans la liste des valeurs limites ainsi que dans le champ d’application de la directive, la Commission a cédé au lobbying agressif d’organisations patronales », déplore Laurent Vogel, chercheur à l’Institut syndical européen. (ETUI). (...)

Si l’on retient l’argument de l’industrie sur les effets « méconnus » des nouveaux moteurs diésel, il faudrait attendre encore une génération pour légiférer. Et combien de morts ? (...)

Les députés européens, dont les Français, seront-ils plus sensibles à la mort annoncée de 230 000 travailleurs, dont 48 000 en France ? Les syndicats l’espèrent.