
Après les dégradations commises par des opposants à la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées françaises, les associations qui défendent le plantigrade ont décidé d’adresser une lettre ouverte au Président de la République.
« Fi aux menaces, oui aux ours ». Ainsi débute la lettre ouverte adressée le 16 février 2021 au Président Emmanuel Macron par la Coordination Associative Pyrénéenne pour l’Ours. Les défenseurs du plantigrade sont ulcérés après une nouvelle tentative d’intimidation menée récemment par les opposants à la réintroduction de l’ours brun dans le massif pyrénéen. Les locaux de l’association Animal Cross ont subi en ce mois de février une tentative d’incendie et des tags « Mort aux ours » ont été retrouvés sur le site. (...)
Les associations membres de Cap Ours assurent le Président qu’elles ne « céderont pas aux intimidations ni aux menaces ». Elles réitèrent leurs revendications à Emmanuel Macron. D’abord, un discours clair et ferme confirmant l’engagement de la France en faveur de la restauration de la population d’ours dans les Pyrénées. Ensuite, le remplacement rapide des trois ours tués par l’homme en 2020, conformément aux règles énoncées dans le cadre du « plan ours ». Et aussi la fin de l’impunité pour les opposants violents.
Cap Ours rappelle que « la conservation de l’ours brun est une obligation légale en regard de la directive européenne 92/43, dite « Habitats ». Les défenseurs du plantigrade concluent leur lettre en appelant le Président de la République à la fermeté. « Seule cette fermeté », soulignent-ils, permettra de développer les mesures en faveur d’une cohabitation apaisée entre les activités humaines et les ours ». (...)
Par ailleurs, Gérard Caussimont, du FIEP Groupe Ours Pyrénées, membre de CAP Ours, et Juan Carlos del Olmo, secrétaire général de WWF Espagne, ont reçu le 25 janvier dernier un courrier de la Direction Générale de l’Environnement de la Commission européenne. Cette lettre faisait suite à un courrier adressé le 8 janvier 2021 au commissaire européen Sinkevicius concernant la mort récente de trois ours dans les Pyrénées. Les responsables européens regrettent « ces actes commis qui fragilisent davantage la population pyrénéenne, car les dernières données fournies par la France et l’Espagne en 2019, au titre du rapportage de l’article 17 de la Directive Habitats, montrent que l’état de conservation de l’ours brun est toujours défavorable ».
La commission européenne estime qu’il est « de la responsabilité de l’Espagne et de la France d’engager des procédures pour établir les responsabilités des auteurs de ces actes et de s’assurer de l’application des dispositions de protection de l’Ours brun de la Directive Habitats ». La commission européenne a aussi informé la France que « le remplacement des trois ours tués semble a minima nécessaire ». Elle soutient et promeut notamment « la mise en place de plateformes régionales qui pourraient faciliter la résolution des conflits ». Le Président de la République française sera-t-il sensible à ces arguments, comme à ceux de Cap Ours ? (...)
En attendant une réponse d’Emmanuel Macron, plusieurs associations de défense agissent dans un autre domaine : celui de la plantation d’arbres fruitiers, qui pourraient « faire un jour le bonheur des visiteurs humains et non humains ». (...)