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Les colleuses à l’affiche
#RiposteFéministe
Article mis en ligne le 22 novembre 2022
dernière modification le 21 novembre 2022

« Riposte féministe », en salle depuis le 9 novembre dernier, offre un coup de projecteur à plusieurs collectifs anonymes de colleuses françaises.

Elles ont été des dizaines de milliers à manifester le 19 novembre contre les violences sexistes et sexuelles : 100 féminicides depuis le début de l’année, un chiffre scandaleux. Un film récent suit un combat sur le même thème, plus discret, qui irrigue tout au long de l’année ses messages sur tous les murs de France en lettrages noirs sur des feuilles A4 : « On te croit ». (...)

Les portraits de groupes de colleuses constituent la trame du documentaire de Marie Perennès et Simon Depardon « Riposte féministe ». Nous en avions parlé ici lors de sa présentation au Festival de Cannes. Lors de sa sortie le 9 novembre, une mini polémique a surgi : la collective « Lesbiennes contre le patriarcat » a appelé à boycotter le film qui s’ouvre sur les images d’une manifestation lyonnaise où certaines membres de cette collective apparaissent, sans leur consentement. Or la juridiction audiovisuelle prévoit que les personnes qui manifestent acceptent a priori que leur image soit reprise dans les médias (reportages, photos, documentaires).

Cette polémique ne doit pas éclipser la démarche du couple de documentaristes, très respectueuse : ils ont rencontré une quinzaine de groupes parmi les 200 existant en France, n’ont filmé que celles qui acceptaient d’être suivies. C’est d’ailleurs un choix courageux de la part des colleuses que d’accepter d’apparaître à l’image. Afficher des slogans dans la rue est un petit délit cher payé (135 euros d’amende), mais s’exprimer la nuit dans les espaces publics c’est aussi prendre le risque d’affronter l’agressivité de certains hommes. C’est là où le collectif prend tout son sens : être en groupe donne de la force. Même si certains groupes ne sont parfois constitués que de trois ou quatre femmes. Toutes les villes de France sont concernées (...)

Le point de vue des cinéastes est donc de dessiner le portrait d’un collectif dispersé, sans cheffe, organisé à l’horizontale, sans revenir sur son historique. Le mouvement a été lancé en France par Marguerite Stern, ancienne Femen, qui s’est retirée à cause de désaccords. Le film ne s’attarde pas non plus sur les raisons personnelles qui ont entraîné certaines jeunes femmes ou personnes transgenres ou non binaires à commencer à coller mais les confessions surgissent parfois. Ce n’est pas pour rien qu’ielles se baptisent aussi les « colleur.euses », colleuses en colère. (...)