
WikiLeaks, le site de publication de documents confidentiels fondé par Julian Assange, a publié lundi dernier une nouvelle archive de 1,3 millions de communications diplomatiques et de rapports des services de renseignement. Elle recouvre les années 1973 à 1976, et est nommée « The Kissinger Cables ».
Cette base de données comprend des documents révélant les opérations impitoyables menées par les États-Unis dans le monde entier, à une époque où la classe ouvrière internationale était à l’offensive et où la bourgeoisie menait une contre-attaque brutale.
Parmi ces câbles, une série de communications diplomatiques révèle la relation entre le Vatican et un certain nombre de régimes dictatoriaux, du Chili d’Augusto Pinochet à l’Argentine de Jorge Rafael Videla ou à l’Espagne de Francisco Franco. (...)
Dans un câble daté du 18 octobre 1973, l’Archevêque Giovanni Benelli, vice-ministre des affaires étrangères du Vatican, niait les crimes commis par la junte de Pinochet, exprimant « ses graves inquiétudes et celles du Pape au sujet de la campagne internationale réussie des gauchistes pour déformer complètement les réalités de la situation chilienne. »
Plus précisément, ce câble documente les conceptions de Benelli sur « la couverture exagérée des événements comme étant probablement le plus grand succès de la propagande communiste, et souligne le fait que même les cercles modérés et conservateurs semblent assez disposés à croire les mensonges les plus éhontés sur les excès de la junte chilienne. »
Sa source d’information était le Cardinal Raùl Silva, ardent opposant au communisme. D’après ce câble, « le Cardinal Silva et l’épiscopat Chilien en général ont rassuré le Pape Paul que la junte fait tout son possible pour revenir à la normale et que les histoires alléguant de représailles brutales dans les médias internationaux sont infondées. »
Le rôle joué par des figures comme Silva ou Paul VI lui-même - qui étaient présentés comme des « progressistes » à l’époque - émerge très clairement de ces documents. (...)