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Les avions trop automatisés sont un casse-tête pour les pilotes
Article mis en ligne le 9 mai 2021
dernière modification le 8 mai 2021

Jusqu’à la fin des années 1960, les équipages de bord des avions comprenaient quatre ou cinq personnes. Aujourd’hui, grâce à une automatisation de plus en plus poussée, la norme est de deux pilotes. Et depuis des années, certains réclament encore la suppression du copilote sur les lignes commerciales

En 2019, Airbus estimait d’ailleurs qu’il y serait prêt dès 2023 grâce à un cockpit « disruptif ». Théoriquement, un avion de ligne serait même capable de voler sans aucun pilote, à l’instar des drones militaires commandés depuis une salle de contrôle et incroyablement précis.

Car il faut bien l’avouer : les équipages passent la plupart de leur temps à surveiller des petits voyants lumineux et divers indicateurs sur leur tableau de bord, plutôt qu’au manche de leur avion.

Il est indéniable que les progrès technologiques ont permis de sauver des vies. (...)

Les nouveaux Airbus sont aujourd’hui équipés de systèmes anti-sortie de piste et de « flight path angle », qui permet de gérer automatiquement la descente de l’avion, détaillent Les Échos.

Paradoxalement, cette automatisation croissante requiert des compétences de plus en plus pointues. Car la prolifération de technologies peut aboutir elle-même… à des catastrophes.

Lors des deux accidents des Boeing 737 Max en 2018, c’est après avoir reçu des informations erronées d’une des deux sondes d’incidence AOA (Angle d’attaque) que le logiciel de commandes de vol MCAS, censé éviter le décrochage de l’avion, s’était emballé et avait mis l’avion en piqué malgré les efforts des pilotes pour le redresser.
Errorum technicum est

Contrairement au mythe populaire, l’erreur du pilote n’est pas la cause de la plupart des accidents, rappelle Wired. (...)

La licence de pilote de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) axe pourtant encore sa formation sur l’accumulation d’heures de vol et des simulations basées sur des scénarios prévisibles. (...)

Or, « ce que nous voyons dans les avions hautement automatisés, ce n’est pas comment gérer l’avion si tout va bien. Ce sont ces dysfonctionnements inattendus qui déstabilisent l’avion », met en avant Miguel Marin, le chef de la sécurité opérationnelle de l’OACI.

Hélas, la tendance n’est guère au renforcement des compétences. (...)